Un audio qui circule sur la toile depuis quelques jours tente de faire croire qu’il y aurait eu connivence entre Kiridi Bangoura et Sékouba Konaté en 2010 pour porter Alpha Condé au pouvoir. Evidemment, c’est ce que pensent ceux qui veulent écouter dans le sens qui leur convient. Sinon ce qui est dit dans l’audio est clair comme de l’eau de roche. Kiridi Bangoura n’y faisait que défendre la régularité du scrutin et les 24 points de faiblesse du processus électoral qu’il avait relevé. Dans l’audio, quand le Ministre d’Etat dit à l’émissaire du Général Sékouba Konaté de ne pas changer les résultats qui viennent des 38 CACV présidés par les Magistrats, il ne fait que rappeler la loi en la matière, celle de prévenir les tentatives de fraudes qui étaient en préparation au sein de la CENI de l’époque. Par ailleurs, il faut rappeler qu’aux 24 points, l’UFDG avait rajouté 3, et les 27 points au total ont été adoptés en Conseil des Ministres et ont été également approuvés par l’ensemble du Groupe de Contact : CEDEAO, Union Africaine, Union Européenne, Nations Unies, etc. Si c’est cela tricher, le ministre Kiridi a bien fait ! Pour le bien de la République. Pour devoir de mémoire, nous vous proposons cet article du journal ‘’La Vérité’’ à l’époque.
Lors de sa session extraordinaire du mardi 24 août 2010, le conseil des ministres s’est longuement penché sur la question du processus électoral en cours. En effet, depuis plusieurs jours, toutes sortes d’attaques sont lancées contre le Premier ministre, Jean Marie Doré, l’accusant de vouloir réviser la constitution ou le code électoral, alors qu’il n’en est rien.
Au cours de cette session, le chef du gouvernement a rappelé « les lacunes et faiblesses qui ont émaillé le 1er tour, tant durant le vote que dans l’acheminement des résultats, avec comme corollaire une réduction significative du taux final de participation et la saisine de la Cour Suprême par de nombreux candidats se plaignant de fraudes et d’irrégularités. » D’où la nécessité de procéder à des corrections pour que le résultat issu du second tour du scrutin ne souffre d’aucune contestation majeure. A cet effet, la commission ad hoc qui avait relevé 24 points de faiblesses recommandait une plus grande implication du Matap pour accompagner la Ceni qui ne « dispose ni de toute la logistique, ni des ressources humaines nécessaires à l’organisation et à la supervision de cette élection nationale. » Le Premier ministre a expliqué au conseil que c’est dans ce but qu’il a pris l’initiative d’un projet de décret à soumettre au gouvernement, aux institutions républicaines et aux deux candidats avant de le transmettre au président de la transition pour signature.
Ainsi donc, Jean Marie Doré met les points sur les i à tous ceux qui ont vite fait « d’assimiler cette démarche à une tentative illicite d’amendement de la Constitution ou de modification du Code Electoral. »
Comme lors de son passage le dimanche dernier sur les antennes de la télévision nationale, Doré rappelle qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’un décret d’application de l’article 2 du code électoral.
Ces interprétations erronées ont failli créer une crise politique dans le pays, c’est ainsi qu’une réunion s’est tenue le lundi 23 dernier avec les représentants des deux candidats admis au second tour et des institutions républicaines. Au cours de cette réunion, il a été décidé de « la mise en place d’une commission impliquant toutes les institutions et tous les acteurs politiques concernés, afin de proposer un projet de décret consensuel à la rencontre plénière prévue à la Primature, le jeudi 26 aout prochain à 10h. »
Les fraudeurs et autres voleurs qui craignent de voir démasquer leur jeu crient sur tous les toits que Doré cherche à favoriser un candidat en touchant au code électoral. Ces précisions du conseil des ministres étaient donc nécessaires. Surtout que la raison de la venue des préfets et gouverneurs à Conakry a été malhonnêtement interprétée par ces oiseaux de mauvais augure comme une volonté du Premier ministre de donner des consignes de vote, alors qu’ils ne sont là que pour des raisons de difficultés budgétaires rencontrées dans l’accomplissement de leur mission.
Aussi, le fichier électoral sera audité et les velléités de fraudes écartées une fois pour toutes. L’appui technique du Matap est nécessaire pour une élection transparente et crédible. Nul ne peut changer cela et Jean Marie Doré ne se laissera pas distraire par les cris d’orfraie de ces détracteurs.
Abdoulaye Sankara, journaliste