Le président de l’Union des forces républicaines (UFR) a été empêché de sortie, hier, à l’aéroport de Conakry. Face à cela, Sidya Touré a réagi, ce jeudi 15 octobre, chez nos confrères de la radio Espace FM.
L’ancien Premier ministre a dit ne rien savoir de cette histoire. « C’est difficile d’en dire plus, parce que je n’en sais strictement rien du tout. Je suis arrivé là-bas, après que mon protocole m’aie dit qu’il a fini l’enregistrement ; et qu’il a donné le passeport, le billet d’avion et la carte d’embarquement pour qu’on mette les tampons dessus. Donc, habituellement, quand je viens, j’embarque c’est tout ! Quand je suis arrivé, j’ai vu qu’il y avait un peu de flottement et à la fin quelqu’un s’est détaché pour me dire, il semble que vous ne pouvez pas voyager aujourd’hui. J’ai dit : mais qui vous a dit ça ? On me dit : le commissaire spécial, Condé je ne sais plus qui… J’ai dit : mais où est son bureau ? J’arrive au bureau, le bureau est fermé. Donc, j’ai dit : donnez-moi son téléphone ; impossible, personne ne connait le numéro de téléphone. On a attendu comme ça dans le flottement pendant 30 minutes, et puis j’ai décidé de rentrer à la maison. Simplement, j’ai appelé mon avocat pour lui dire : bon écoutez, il faut interroger le procureur de la République, l’interpeller pour dire qu’est-ce qu’il se passe ? Parce que seul un acte de justice peut décider des choses comme ça ; ce n’est pas un individu que je n’ai pas vu en plus », a-t-il dit.
Puis d’ajouter : « Je n’ai rien appris du tout, du tout, du tout. Il y a des spéculations (…) J’ai entendu d’autres choses que je voudrais rectifier. On me dit voilà, je suis là, je devrais être là. Vous savez quand est-ce que je suis rentré à Conakry ? Je suis revenu dimanche. Si j’avais envie de me cacher, je serais resté là-bas jusqu’à dimanche prochain. Ça ne fait qu’une semaine. J’avais des choses à signer ici, je me suis dit bon, entre deux piqûres, je vais venir trois jours à Conakry pour faire et quitter… Et pour retourner le samedi… Je suis désolé… J’ai entendu dire, il n’y a pas de fermeture de frontières. Les avions circulent. La preuve, c’est qu’on m’a vendu un billet pour revenir samedi ici ».
Pour lui, ce n’est pas la peine d’appeler Bouréma Condé ou le président Ouattara. Puisque Alpha Condé est le responsable. « Non ! J’ai laissé à l’avocat le soin de faire ça. Moi je voulais appeler Alpha Condé, il n’a pas pris mon téléphone. Je voulais lui dire deux mots et ma façon de penser. Qui peut se permettre à l’aéroport de m’interdire de voyager, si ça ne vient pas de là ? Non non ! Dis donc, ce n’est pas arrivé là-bas. Il faut déjà que l’Etat s’explique pourquoi quelqu’un me prend mon passeport. Je n’ai pas besoin d’appeler tous les présidents de l’Afrique, parce que quelqu’un a disparu avec mon passeport. C’est l’Etat guinéen qui a failli, donc l’Etat guinéen doit me dire pourquoi est-ce que quelqu’un peut retirer le passeport et puis disparaitre dans la nature. Parce que jusque-là, je n’ai aucune information (…) Ce que je n’ai pas apprécié, c’est que ce commissaire ait disparu. S’il c’était présenté devant moi pour me dire monsieur le Premier ministre, on m’a donné des instructions, je comprendrais. Ça, c’est l’administration. C’est l’Etat », a-t-il ajouté.
Sidya Touré a par ailleurs précisé ne pas avoir parlé à Alpha Condé « depuis que j’ai quitté la haute représentation, depuis plus de deux ans. Là, j’étais vexé. Donc c’est pour cela que je l’ai appelé. Je voulais lui parler sérieusement. Il va m’appeler pour me dire quoi ? Et vice versa. On n’avait rien à se dire ! Dans ce cas précis, j’estime que les instructions viennent de lui. Donc, je l’ai appelé pour ça, pour lui dire de quel droit il peut faire ça. Ça fait quoi ? 20 ans qu’on fait l’opposition ici, je n’ai jamais été soumis à quelque chose de ce genre. Lui non plus d’ailleurs, pendant toute la période où il l’a été. A part le temps où il est parti se cacher à Piné… »
Enfin, le leader de l’UFR a fait constater que : « Dans la structure gouvernementale et la gestion de l’Etat comme conçue par la Alpha Condé, tout va et vient à sa personne ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com