L’élection présidentielle du 18 octobre 2020 en République de Guinée, s’est déroulée dans une atmosphère de sérénité et de calme.
La Guinée venait de donner un exemple de maturité, qui contraste avec le climat délétère qu’elle a connu lors des précédentes consultations électorales.
Mais, l’auto proclamation, comme vainqueur de l’élection présidentielle par M. Cellou Dalein DIALLO, leader de l’UFDG, parti majoritaire de l’opposition, plonge la nation guinéenne dans une violence inouïe, avec des conséquences dramatiques inévitables : des vies humaines meurtries, des biens publics et privés saccagés, une image ternie de notre pays.
Pourquoi cette auto proclamation de M. Cellou Dalein Diallo, que le pouvoir de Conakry aurait pu anticiper ?
A l’analyse des résultats des différents bureaux, l’on peut se permettre de répondre à cette question : M. Cellou.D. DIALLO, qui avait ces résultats peu de temps après la fermeture des bureaux grâce à ses représentants dans toutes les commissions de vote, savait qu’il avait perdu l’élection et qu’il fallait sacrifier la nation guinéenne pour son ambition personnelle démesurée. Il ne s’est même pas demandé ce qu’il peut apporter à la Guinée, mais plutôt ce que la Guinée peut lui apporter, comme en attestent les immenses fortunes amassées lors de sa longue carrière de technocrate dont le Président Apha Condé a ignoré.
Ces mêmes résultats posent le vrai problème de la nation guinéenne : la Fracture ethnique dont la seule thérapeutique est l’Unité nationale.
Le drame vécu par des familles endeuillées et toute la Guinée, suite à cette auto proclamation, appelle à une réponse pénale et politique exemplaire, mais aussi à un sursaut patriotique pour restaurer l’image de notre chère Guinée, son honneur et son histoire, car la démarche de M. DIALLO est un acte prémédité inacceptable.
Comme disait Victor Hugo, rester silencieux devant le Mal, c’est assister le Mal. Et Jean Jaurès de renchérir : « Les fondements de la décision politique sont de choisir entre l’imparfait et l’inacceptable ». C’est inacceptable dans un monde civilisé, qu’un acte qui ne repose sur aucune preuve, détruise tant de vies humaines et de biens. En la matière, l’exercice de la Violence d’Etat est compréhensible pour mettre fin aux troubles à l’ordre public et protéger les populations et leurs biens.
Notre silence face à un acte d’auto proclamation aussi inqualifiable que dévastateur de la Nation guinéenne, nous condamne à de l’indifférence, or l’indifférence est pire que la haine.
Le soutien incompréhensible de M. Jean-Luc Mélenchon, député de la France Insoumise et des Eurodéputés de Renew, qui auraient pu s’informer auprès de leur représentation à Conakry et des observateurs nationaux et internationaux de l’élection en Guinée, pour se faire une opinion pertinente de ce qui s’y passe. Tous les observateurs sont unanimes sur la bonne tenue du déroulement du processus électoral en Guinée.
Une telle démarche pertinente aurait contribué à l’obtention d’un climat de dialogue. Mais ces députés de l’Europe qui mettent de l’huile sur le feu, ont encore manqué l’occasion d’être utiles à la Guinée et à l’Europe, en acceptant d’être partisans d’un homme, qui par un acte prémédité, préfère brûler son pays pour un pouvoir éphémère.
En #Guinée, Alpha Condé fait tirer sur son peuple, en révolution depuis octobre 2019. Une pensée émue pour les adolescents qui sont tombés sous les balles. Macron et la communauté internationale détournent le regard. La Guinée n’intéresse que lorsqu’il s’agit de piller ses mines.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 22, 2020
L’interpellation de M Alpha Condé, Président de la Guinée par M. J.L. Mélenchon, l’un des plus médiocres politiciens de sa génération, mérite du silence. Je voudrais dire au Premier secrétaire du Parti socialiste français M. Olivier Faure, de tout faire pour éviter à son parti de s’aligner derrière cet homme pour toutes élections, notamment présidentielle de 2022, au risque de son explosion.
Le silence compréhensible de la Communauté internationale doit nous inviter à une réflexion collective et éviter de mettre de l’huile sur le feu.
Le salut de la Guinée ne viendra que des guinéens d’abord, puis du monde attaché aux valeurs cardinales de la Démocratie, de la Liberté et de l’Unité.
Au moment où le Président Alpha Condé va entamer une nouvelle présidence, je souhaite que sa première initiative soit pour soigner la profonde fracture qui gangrène la Nation guinéenne, que les différentes ethnies se sentent chez elles sur chaque parcelle du pays.
En ces moments tragiques de tueries et de destruction des biens publics et privés, conséquences de cet acte prémédité d’auto-proclamation, engageant toute la responsabilité de M. Cellou D.Diallo, mes pensées vont aux familles endeuillées, à cette jeunesse martyrisée et manipulée et à toute la Nation guinéenne , pour leur exprimer mes condoléances émues, avec mes souhaits d’espoir et d’espérance dans une Guinée réconciliée et plus fraternelle, dont nous avons en partage .
Il est temps pour le pouvoir, l’opposition et la société civile d’œuvrer pour briser et stopper cette violence barbare qui ternit l’image de la nation guinéenne.
Docteur B.KOUROUMA, France