Après de nouveaux affrontements suite à l’annonce des résultats des élections présidentielles, la Présidente de la Sous-commission des Droits de l’Homme (DROI), Maria Arena a déclaré:
« Le climat de forte tension que vit aujourd’hui la Guinée suite à la tenue des élections présidentielles est inquiétant. Les actes de violence liés à la contestation du processus électoral ont malheureusement causé la mort de plusieurs Guinéens. Il est primordial de garantir la liberté d’expression et d’assemblée à chaque citoyen et en toute circonstance. Tout usage excessif de la force par des agents de sécurité doit immédiatement cesser, et les auteurs des tirs sur les manifestants doivent être tenus responsables de leurs actions.
Je condamne fermement les actes de violence qui ont eu lieu en Guinée et j’appelle tous les acteurs politiques, au premier rang desquels le Président de la République, à appeler leurs partisans à s’abstenir de toute violence, et s’engager dans un dialogue afin de trouver une issue pacifique à la crise post-électorale.
L’arrivée, ce dimanche 25 octobre à Conakry, d’une mission diplomatique de l’Organisation des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est une bonne nouvelle et j’appelle de mes vœux tout effort de médiation internationale qui facilitera le dialogue des leaders politiques guinéens et la restauration de la paix civile. »
Contexte
Le Président de la République, M. Alpha Condé, a remporté les élections présidentielles du 18 octobre 2020 selon les résultats officiels, ouvrant la voie à un troisième mandat consécutif. L’éventualité de ce nouveau mandat a provoqué depuis un an un mouvement de contestation, marqué par une escalade de violence. Le lendemain du scrutin, l’un des candidats de l’opposition, M. Cellou Dalein Diallo a revendiqué la victoire, et les jours suivants des affrontements entre ses partisans et les forces de sécurité ont éclaté dans plusieurs villes, au cours desquels une dizaine de personnes, selon le gouvernement, ont été tués. Le 25 octobre 2020, l’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty International, a accusé les forces de défense et de sécurité guinéennes d’avoir tiré à balles réelles sur des protestataires, à Conakry et Labé.