A la maison de la presse de Conakry, dans la salle Mohamed Koula Diallo, ce lundi 2 novembre, les leaders de trois partis membres du collectif des dix candidats (UDIR, RRD et AFC) et d’un parti ayant déjà félicité le président Alpha Condé pour son élection (PLP), se sont désolidarisés de l’appel à manifester lancé par le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo.
Ouvrant le bal, Abdoulaye Kourouma du RRD, a tenu à rappeler l’objectif de la fondation de ce collectif. « Avant les élections, nous avons décidé de mettre le collectif des 11 candidats pour mutualiser les actions pendant les élections. C’est-à-dire, se partager les informations, se partager les PV pour des précisions », a-t-il dit.
Avant de poursuivre que face à cette attente, des « partis n’ont pas honoré leur engagement, précisément le parti UFDG. Quand on s’était convenu de mettre en rapport les responsables en charge d’organisation des élections des différents QG, l’UFDG n’a pas répondu… L’UFDG a refusé de donner des informations sur les PV. Pour être précis, il y a eu une réunion qui s’est tenue au siège de Dr Makalé, la réunion se portait sur 3 points. Les recours collectifs, condamner les violences, déplorer l’action de la mission qui a rencontré que deux partis. Au cours de la réunion, il a été retenu de condamner les violences. Il a été question que les partis pouvaient déposer individuellement les recours».
Et, « nous, nous avons dit qu’on ne se voit pas dans l’objectif du collectif. Parce que nous sommes face à trois groupes. Il faut être cohérent avec soi-même. Ici, nous avons condamné l’auto proclamation, nous avons condamné les violences, Cellou était là. J’ai dit qu’il y a trois groupes. Vous avez un groupe qui s’est déjà auto proclamé, président de la République. Vous avez un groupe qui a félicité les résultats provisoires. Vous avez un groupe qui attend la cour constitutionnelle. Il n’est pas cohérent pour nous de nous associer à une déclaration collective, ou chacun a déjà une position. Mais on était surpris sur la même table que l’UFDG vienne s’associer encore à une déclaration, faisant appel à la manifestation… On vient pour dire ici, nous ne sommes pas signataires, on n’est pas solidaires à une manifestation. Et que chez nous au RRD, je vois qu’il y a de la récupération des activités de la relève politique».
Enfin, il a demandé au peuple de Guinée de « rester serein, d’attendre que la cour constitutionnelle se prononce ; nous à notre tours quand la cour constitutionnelle va se prononcer, nous allons donner notre position, par rapport à la cour constitutionnelle ».
Boua Konaté du parti UDIR a abondé dans le même sens. Il a demandé à l’UFDG d’opter pour une technique qui n’inclut pas la violence. « L’appel à manifester par l’UFDG, le président Cellou Dalein Diallo a précisé que ça ne concernait que l’UFDG, cela a été dit lors de la conférence. Nous autres, à l’avant plénière, avant que nous ne partions signer la déclaration, nous avons dit que nous ne comptons pas manifester. Mais manifester est un droit constitutionnel. Mais ce droit constitutionnel, l’UFDG pouvait l’utiliser. Mais qu’est-ce que nous suggérons, c’est manifester sans violence. Surtout sans violence. Parce qu’un Guinéen mort, est un mort de trop… cette violence nous l’incombons aux deux camps, parce que nous avons un groupe qui demande aux citoyens mécontents d’aller manifester et nous avons le camp du pouvoir qui n’arrive pas gérer ces manifestations sans qu’il n’y ait mort d’homme. D’autant plus que ça incombe à l’Etat guinéen d’assurer la sécurité des citoyens guinéens. Raison pour laquelle nous lançons cet appel, dire à l’opposition qui décidera de manifester de conseiller les militants, que les sit-in qui sont aussi des manifestations sont possibles, mais évitons les manifestations violentes. Nous demandons à l’Etat de prendre ses dispositions, mais dire aux forces de défense et de sécurité, qu’en face d’eux, ce sont des Guinéens, des frères, nous n’avons pas besoin de mort d’hommes », a-t-il exhorté.
Ayant depuis longtemps félicité le président Alpha Condé pour sa victoire, Laye Souleymane Diallo, a appelé tous « les compatriotes de Yomou à Conakry, à la paix. Et à ne pas respecter les mots d’ordre de l’opposition radicale. On avait décidé de faciliter le président au lendemain de la proclamation du résultat provisoire par la CENI, parce que nous estimons que nous avons perdu le combat… »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com
