Censure

Violences post-électorales : « C’est ça la manifestation ? Ça c’est de la rébellion, une rébellion à mater » (Abdoulaye Kourouma, RRD)

Lors d’une conférence qu’il a animée auprès de ses collègues d’autres partis politiques, aussi candidats à l’élection présidentielle, le leader du parti RRD, Abdoulaye Kourouma, a condamné l’appel à manifester de l’UFDG. Il a aussi traité de « rébellion » les manifestations survenues dernièrement.

De prime abord, le leader du RRD, a questionné sur le profit de ces manifestations : « La manifestation est un droit, bien- sûr. Mais lorsqu’il y a mort d’hommes, nous sommes à plus de 200 morts aujourd’hui en Guinée. Les morts là profitent à qui ? »

Ça profite aux organisateurs, parce que ce sont eux qui veulent salir l’image de notre pays

Selon lui, la responsabilité de ces violences incombe aux organisateurs des manifestants. « Moi je dis que lorsqu’il y a crime, en tant que spécialiste, vous vous posez la question, à qui le crime profite ? Les morts là, ça ne profite pas quand même à l’Etat, à un gouvernement responsable, sérieux. Ça profite aux organisateurs, parce que ce sont eux qui veulent salir l’image de notre pays. Ce sont eux qui veulent prendre ces images, se promener à travers le monde pour dire qu’il y a l’impunité, il n’y a pas de respect des valeurs humaines. Si l’action publique était déclenchée et que ceux qui ont appelé à la manifestation étaient en train de répondre aux questions des spécialistes, je pense qu’on n’allait pas penser à appeler à la manifestation. Il y a ce qu’on appelle crime de voix. Il y a une préméditation déjà… »

si tu refuses de donner le corps de ton enfant, tu es exclu des activités sociales

En plus, « Vous allez voir après quelques semaines, on dit l’opposition va aller inhumer, va aller enterrer. Et dès fois, si tu refuses de donner le corps de ton enfant, tu es exclu des activités sociales. On demande d’aller enterrer leurs enfants, on dit non non non, c’est les corps de l’opposition. Il s’agit de quelle opposition ? Nous sommes tous de l’opposition. Puis quelqu’un se permet à dire aux gens de faire les deuils et de reprendre les manifestations comme si l’être humain n’avait pas de valeur face à ces politiques. Ce qui est écœurant, c’est que l’Etat refuse de prendre sa responsabilité en recherchant les commanditaires de ces tueries », a t-il regretté.

Aujourd’hui à koloma Soloprimo, ils ont arraché les transformateurs. Les gens dorment dans le noir

Avant de marteler: « Nous sommes soucieux de la vie des Guinéens et ça y va dans l’intérêt de l’Etat de garantir la vie des Guinéens. C’est pourquoi nous demandons à l’Etat de déclencher l’action publique. Les gens ont détruit même des transformateurs. Aujourd’hui à koloma Soloprimo, ils ont arraché les transformateurs. Les gens dorment dans le noir. Ils ont arraché les poteaux. C’est ça la manifestation ? Ça c’est de la rébellion. Ils ont même découpé les êtres humains. Et nous demandons à l’Etat de mater la rébellion parce que la rébellion est à mater.»

A Dalaba, des responsables des partis politiques qui ne sont pas de l’UFDG ont été décapités

Enfin, « A Dalaba, des responsables des partis politiques qui ne sont pas de l’UFDG ont été décapités. Ils ont pris des gendarmes, les ont découpés ici à Conakry. Vous appelez ça manifestation ? A la place de l’Etat, les gens seront en prison. Ça je vous le garantis. Il ne faut pas jouer avec la vie des gens. Ici, vous avez encore des gens qui ont des traces de balles. Est-ce que c’est l’armée qui utilise, est-ce que c’est les manifestants qui utilisent ? Moi à partir du moment où les gens censés maintenir l’ordre sont touchés par des balles, sont assassinés, je me dis qu’ils ne sont plus en face d’un groupe de manifestants, mais en face d’un groupe de rebelle. Parce que leur rôle, c’est le maintien d’ordre. Ils ne sont pas aussi venus sacrifier leurs vies », a t-il déclaré.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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