Selon les rapports de tous les observateurs de l’élection présidentielle en Guinée, celle s’est passée « sans violence et dans la transparence ». Ce qui n’a pas été le cas de la Côte d’Ivoire où les violences ont fait près d’une dizaine de morts le jour du scrutin. Et de nombreux bureaux de vote y ont été saccagés. In fine, Alassane Ouattara s’en sort, en Côte d’Ivoire, avec 94,27 % des voix (SVP !) pour un taux de participation de 53,90 %. Ce qui est nettement différent de la Guinée où Alpha Condé a été réélu avec 59,49% des voix pour un taux de participation de 78,88%.
Si tous les deux sont réélus chacun pour un troisième mandat, il va sans dire qu’ils ne bénéficient pas du même regard de la part de l’Occident (l’Union européenne, notamment).
Ci-dessous les commentaires de Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, sur, d’abord la Guinée, on le rappelle, où il n’y a pas eu de heurts le jour du scrutin et où les observateurs ont donné une bonne note au scrutin.
« L’Union européenne prend note de l’annonce des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Guinée. Bien que le scrutin se soit déroulé dans le calme, des interrogations demeurent quant à la crédibilité du résultat, notamment en ce qui concerne la remontée des procès-verbaux et le décompte final des votes».
Ensuite le commentaire de Josep Borrell sur les résultats de la Côte d’Ivoire où le scrutin, émaillé de violence, a été empêché dans de nombreuses localités favorables à l’opposition.
« L’Union européenne prend note de l’annonce des résultats provisoires et exprime sa vive préoccupation concernant les tensions, les provocations et les incitations à la haine qui ont prévalu et continuent de subsister dans le pays autour de ce scrutin » ; « De nombreux Ivoiriens se sont rendus aux urnes, mais de nombreux autres ne l’ont pas fait, soit par choix, soit par empêchement en raison des violences et blocages » ; « L’UE relève les très fortes disparités du taux de participation dans les différentes régions du pays, comme l’ont souligné plusieurs missions d’observations électorales présentes sur place ».
En un mot ou en quatre, l’UE d’un côté met en doute le scrutin apparemment mieux organisé que celui dont il défend les manquements. Et de nombreux observateurs attendent la déclaration de la France à propos des résultats de la Côte d’Ivoire…
Aziz Sylla pour guinee7.com