Censure

L’accusateur du Colonel Alpha Barry, poursuivi pour « vol aggravé », estime qu’«il ne m’a pas montré que nous sommes parentés»

Le procès dans lequel, le commerçant Ibrahima Diallo poursuit le Colonel Mamadou Alpha Barry, ancien porte-parole de la gendarmerie pour «vol aggravé», s’est poursuivi ce mercredi 4 novembre au tribunal militaire de première instance permanent de Conakry.

Assisté par un traducteur, Ibrahima Diallo, désigné par l’accusé comme étant son «oncle», a donné sa version des faits à la barre. 

À la demande du président, le plaignant a reconnu avoir porté plainte contre l’accusé pour «vol aggravé».

Il a relaté l’histoire selon laquelle, il a été interpellé par des agents de la gendarmerie aux environs de 18h alors qu’il quittait le marché Madina, à la demande du «colonel Balla Samoura».

Escorté par deux pick-up, il dit avoir été «conduit jusqu’à la gendarmerie régionale. Quand j’ai garé, celui qui était allé m’arrêter a pris ma clé de voiture. Peu de temps après, Alpha est venu me dire, oncle c’est moi qui détiens la clé de ta voiture. Il m’a aussi demandé mon oncle est-ce que vous avez de l’argent de la voiture ? Je lui ai dit que oui. Mais je ne lui ai pas dit la somme ni l’emplacement de l’argent».

«Il m’a dit oncle tu vas chercher 12 millions, pour qu’il arrange le problème, et que je m’en sorte. J’ai dit que je n’ai pas ça. Il m’a dit que finalement de payer 7 millions. Mais, je n’ai rien payé à la brigade régionale», a-t-il relaté.

Avant de confier qu’il était en confiance lorsqu’il a rencontré le colonel Alpha à la gendarmerie. « Parce que j’ai trouvé là-bas l’un de mes parents», a-t-il précisé.

Questionné sur son lien de parenté, le plaignant a expliqué que «c’est à cause des enfants de mon grand frère, qu’il me dit oncle. Je l’ai connu avant qu’il n’intègre la gendarmerie».

Il a aussi ajouté : «je n’ai pas vu Balla Samoura (le chef du colonel Mamadou Alpha Barry) ; et Balla Samoura ne m’a pas vu…C’est après 4 jours que j’ai vu Balla Samoura. Arrivé à la brigade régionale, on ne m’a rien dit, on m’a fait asseoir et on a pris ma déposition. C’est arrivé à Matam où j’ai passé deux jours, qu’on m’a dit que je finance le FNDC. Je leur ai dit que je ne connais pas ceux-ci. C’est au tribunal de Mafanco, j’ai été libéré. J’ai vu quelqu’un qui m’a dit qu’il est mon avocat. J’ai dit, non. Je suis allé à la brigade régionale. Arrivé, j’ai dit à Alpha que je suis revenu, de me ramener les clés de la voiture. Il m’a dit qu’il a entendu qu’il a volé mon argent. Donc de porter plainte auprès du Général.»  

En contradiction aux dires de l’accusé, le plaignant a dit que le colonel ne lui a été «d’aucune aide dans ce problème» ; «Il ne m’a pas montré que nous sommes parentés». 

Répondant à la question du ministère public, le plaignant a fait savoir que dans sa voiture il y avait « 35 mille dollars ; 22 000 euros ; 3 millions 200 FCFA ; 20 millions de FG ; 300 francs Suisses, qui servaient à rembourser des dettes».

Avant de préciser qu’il n’y avait aucun «faux billet», comme l’a soutenu le colonel Mamadou Alpha Barry.

Il a par ailleurs reconnu que certaines sommes lui ont été restituées. « C’est arrivé chez le Général Baldé, au Haut commandement, qu’ils m’ont restitué les 9000 dollars qui étaient chez Alpha. Après j’ai reçu encore 50 millions du colonel Mamadou Alpha au tribunal militaire. Il reste 140 millions sur les 165 millions », a-t-il précisé. 

À propos des 10% dont avait parlé le colonel Mamadou Alpha Barry comme  commission son « assistance », il a confié «ne jamais en avoir parlé avec le colonel. Il ne m’a pas dit qu’il a prélevé de l’argent sur la somme totale. Il ne m’a pas informé qu’il devait prendre l’argent». Pour lui, le colonel a pris un huissier et un avocat pour «légitimer ses actes».

Après avoir questionné le plaignant, Me Salifou Beavogui a demandé à la cour, la consignation du montant de «50 millions et 9000 dollars » déposés par l’accusé. Parce que d’après lui, l’argent a été restitué au plaignant sans que la procédure ne soit terminée. 

Une demande à laquelle, le parquet s’est opposé, en exposant que ces sommes ont été payées comme une restitution de la valeur globale dont les pertes sont reprochées à l’accusé. Un avis qui a été partagé par la partie civile. 

Le président du tribunal a rejeté la consignation des montants. D’après lui, c’est une avance du montant reconnu par le prévenu qui devait être donnée à l’ayant droit. 

Ensuite, le parquet a proposé la projection de vidéos pour la manifestation de la vérité. Après une pause de 20 min, le parquet a noté «l’absence du technicien du tribunal». Donc il a demandé que le procès soit renvoyé pour la projection de la vidéo. 

Quant à la défense, elle a demandé au président, la mise en liberté provisoire de son client. Une requête jugée « inopportune » par la partie civile et le parquet, et rejetée par le tribunal.

Après avoir écouté les différentes parties, le juge a renvoyé le procès pour le 11 novembre, pour la projection de la vidéo, les réquisitions, les plaidoiries et la décision de la cour. 

À rappeler que le prévenu est en détention depuis 9 mois maintenant.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.