Information guinee7.com, le gouvernement guinéen est en train de réfléchir à des « propositions » dont celle qui consiste à « négocier directement » avec les commerçants du centre commercial de CFAO de Kindia, pour ne pas qu’ils soient « victimes collatérales » des manquements dans le contrat de bail de El. Ousmane Sans Loi.
Ce matin, dans un reportage publié par nos confrères de mediaguinee, les commerçants sommés d’évacuer les lieux depuis le 15 octobre dernier, « sont à pied d’œuvre dans l’empaquetage et le transfèrement de leurs marchandises. Certains d’entre eux peinent à trouver un endroit où stocker leurs articles ».
Le président par intérim de la chambre préfectorale de commerce, d’industrie et de l’artisanat, El hadj Ousmane Bodié Baldé, a plaidé au micro de nos confrères, la cause des commerçants : « Les commerçants qui sont en train de vider actuellement leurs boutiques et magasins n’ont pas où les envoyer. On n’a pas où exercer nos commerces et chacun de nous a des besoins primaires, si on n’exerce pas nos activités, on ne peut jamais subvenir à nos besoins. On s’est battu et on continue à le faire pour que le gouvernement puisse nous laisser continuer à revendre ici. Nous avons même fait une lettre de doléance pour qu’il y ait un compromis serein nous permettant de nous préparer pour libérer les lieux de façon paisible. Nous demandons humblement à l’Etat de surseoir à ce déguerpissement et laisser nos pauvres citoyens d’exercer leurs commerces pour un délai convenable. » Il a dit avoir pensé que « l’incompréhension se trouve au niveau de ‘’Sans loi’’ et l’Etat mais nous sommes surpris de constater que nous sommes les plus touchés. Sinon l’Etat peut nous indiquer où verser le loyer pour qu’au moins on puisse exercer nos activités, car nous chasser c’est d’empirer nos situations à tous les niveaux».
Ce que le gouvernement reproche à Sans Loi
Selon Ibrahima Kourouma, ministre de la ville, interrogé par nos confrères de guineenews, « tout est parti d’un bail qu’il a eu le 3 juillet 2003. Il a eu le bail au nom de sa société. Dans le contrat de bail, il était question qu’il construise un centre commercial. A l’article 3 du contrat, il est expressément cité qu’on lui donne un délai maximum d’un an pour commencer la mise en valeur du terrain, et un délai de trois ans pour que les travaux soient complètement finis. Malheureusement, 17 ans après, rien n’est fait. Ce que vous devez savoir c’est que chaque année, on essaye de faire la situation des différents baux qu’a l’Etat pour voir quels sont les contrats respectés et quels sont ceux qui ne sont pas respectés. S’agissant de son cas et lorsqu’on a constaté que 17 ans après rien n’est fait, nous lui avons envoyé une note le 31 décembre 2019, lui signifiant le non-respect de ses engagements et la résiliation du bail. Le 7 janvier (2020), nous lui avons adressé une notification par voie d’huissier lui demandant de quitter les lieux. Il n’a pas obtempéré. Le 27 avril (2020), il m’a envoyé un courrier dans lequel il reconnaît n’avoir pas fait les travaux et m’a demandé de lui donner le temps pour qu’il les fasse. Voilà là où nous sommes avec lui ».
Sans Loi nuance…
Chez nos confrères d’Africaguinee, Elhadj Ousmane Sans Loi qui crie à une cabale politique contre sa personne, ne nie tout de même pas le manquement dans le contrat de bail. « Personnellement, je n’ai pas compris comment le gouvernement d’Alpha Condé peut dire que je n’ai pas respecté les clauses du contrat. Il se pourrait que ça soit ainsi, tout comme ça pourrait ne pas être le cas. Vous savez que le contrat de bail c’est une évolution, c’est dans le temps. On réalise petit à petit, ce n’est pas tout d’un coup. A Kindia là où il dit que je n’ai pas respecté le contrat, c’est tout simplement parce que je n’ai pas fini de construire ce qu’on s’était convenu. Mais, le domaine qui est déjà construit est plus grand que ce qui en reste. Quand l’Etat m’a dit que mon contrat est résilié, je lui ai dit que le bail ce n’est pas comme cela que ça marche. Normalement, si le bail n’est pas exécuté, on donne un délai de 2 ans ou plus pour dire à l’intéressé de finir les travaux. Et si ce délai expire sans que le travail ne soit fait, en ce moment, on peut le lui retirer. Mais, on ne peut pas se lever un beau matin pour dire que je retire un contrat de bail de 60 ans », a-t-il réagi.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com