Chaque 9 décembre, l’humanité célèbre la journée internationale de la lutte contre la corruption. A l’instar des autres pays, la République de Guinée sous les auspices de l’Agence nationale de lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance, a célébré cette journée à la Bleuzone de Kaloum, à Conakry, sous le thème « gouverner autrement ».
D’après Sékou Mohamed Sylla, secrétaire exécutif par intérim de l’Agence, « aucune composante de la société guinéenne n’est épargnée. Même les medias. (…) Nous sommes tous des pêcheurs. Le meilleur des pêcheurs, c’est celui qui se repend ».
A la question de savoir si son agence est suffisamment outillée pour lutter efficacement contre la corruption, il a répondu : « pour ceux qui connaissent la Guinée dans les années 2010, on avait le statu d’Etat hors norme et non coopérant (…) mais à la date d’aujourd’hui, la Guinée est non seulement Etat signataire de la convention des Nations-Unies, de l’Union africaine, Etat parti au protocole de la CEDEAO. Mais également, la Guinée dispose dans son arsenal juridique, la loi portant prévention, détection et répression de la corruption. Un décret portant attribution, organisation et fonctionnement de l’organe en charge de la lutte contre la corruption, qui est l’Agence de lutte contre la corruption, et la promotion de la bonne gouvernance. La déclaration des patrimoines, un décret précède l’application de cette disposition pertinente dans la constitution, comme dans la loi anticorruption. Le contenu du formulaire de déclaration des patrimoines. C’est pour vous dire que nous sommes dans un processus. Ce processus ne peut pas être mené comme un travail de cheval. Ce n’est pas la course aux chevaux. Si nous adoptons le principe de la course aux chevaux, on finira par la démarche de caméléon. »
« Pour l’expression de la volonté politique des autorités, pour ceux qui connaissent un peu l’ANC, allez rendre Visite à l’ANC à l’heure actuelle. Les efforts sont dégagés par l’Etat pour nous mettre dans les conditions requises pour mener proprement la lutte contre la corruption », a-t-il affirmé.
Pour Abdoul Latif Haidara, chargé de programme gouvernance PNUD, qui a représenté son institution à ladite cérémonie, il reste beaucoup pour la Guinée en matière de lutte contre la corruption. « La lecture que je fais de cette célébration pour la Guinée, c’est vraiment une accumulation de challenges. Il y a encore beaucoup de défis. Il est vrai que la convention internationale de lutte contre la corruption a été adoptée. Et que la Guinée en 2017 a adopté et promulgué la loi portant détection et répression de la corruption et pratiques assimilées, mais dans la pratique, il y a encore beaucoup à faire (…) figurez-vous qu’au niveau des indicateurs du millenium challenge, la Guinée est très en retard, surtout dans le domaine de la corruption. Ça nous empêche d’accéder au fond du millénium challenge, ou le Sénégal, la Côte-d’Ivoire et le Mali, ont déjà eu beaucoup de fonds qui leur ont permis de faire de grands investissements. Mais, nous ne sommes pas encore éligibles à cette initiative, parce que tout simplement, nous n’avons pas pu atteindre les indicateurs, notamment sur le plan de la lutte contre la corruption », a-t-il fait savoir.
Avant de réitérer la volonté de son institution à accompagner les Guinée sur les différents chantiers de cette lutte.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com