Le président ivoirien Alassane Ouattara a invité lundi l’opposition au « dialogue », promettant une reprise des négociations sur la commission électorale en vue des législatives du premier trimestre 2021, lors de son discours d’investiture à son troisième mandat controversé.
« J’invite l’ensemble des partis politiques à saisir cette nouvelle opportunité qui s’offre à tous pour aboutir à une décrispation du climat par le dialogue », a déclaré M. Ouattara.
Il a auparavant indiqué avoir demandé à son Premier ministre Hamed Bakayoko de « reprendre les discussions » sur la Commission électorale indépendante (CEI) avec l’opposition, qui avait boycotté la présidentielle du 31 octobre et conteste toujours sa légitimité.
S’appuyant sur des arrêts de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, l’opposition avait constamment demandé avant le scrutin une réforme de la CEI, qu’elle estimait inféodée au pouvoir.
L’ex-président et principal opposant ivoirien Henri Konan Bédié avait proposé mercredi dernier un « dialogue national » pour résoudre les tensions nées de la présidentielle, et annoncé la fin du régime de « transition » proclamé par l’opposition prétendant remplacer le régime du président Ouattara, sans pour autant reconnaître la légitimité de ce dernier.
Elu en 2010, réélu en 2015, M. Ouattara a été élu le 31 octobre pour un troisième mandat controversé dès le premier tour avec 94,27% des voix, au terme d’un scrutin boycotté par l’opposition et marqué par des violences qui ont fait 85 morts entre août et novembre.
Les violences ont cessé après une rencontre le 11 novembre entre le président Ouattara et le chef de l’opposition, l’ancien président Henri Konan Bédié, mais l’opposition continue à contester le résultat du scrutin.
Des négociations sont en cours entre le pouvoir et l’opposition, dont certains membres comme son porte-parole Pascal Affi N’Guessan sont incarcérés pour avoir voulu créer un « conseil national de transition ».
Lors de son discours d’investiture, M. Ouattara a aussi promis la création dans les prochains jours d’un « ministère de la Réconciliation nationale ».
Il a toutefois souligné que « les violences et les actes intolérables » commis lors de l’élection présidentielle ne « doivent pas rester impunis ».
AFP