Le « Nabayagate » fait déjà trembler. Beaucoup de gestionnaires de l’argent public ne dormiraient plus sur leurs deux oreilles depuis que les soupçons de détournement pèsent sur la tête de la ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle.
Le traitement qu’en a fait la presse, l’auto-saisine du procureur ; le « gouverner autrement » d’Alpha Condé pistonné par le président de la Cour constitutionnelle ; le tout soutenu par une opinion lasse des bégaiements d’un système de lutte contre la corruption, créent des tempêtes sous plusieurs cranes.
Et naturellement, les faussaires de l’économie organisent leur « défense » qu’ils font fuiter sciemment. « C’était pour des besoins de la campagne », glissent leurs acolytes en guise d’accotoir à une saignée financière.
Mal leur en a pris. Car le président Alpha Condé, selon nos informations, dit avoir donné toutes les ressources nécessaires à son directeur de campagne pour la présidentielle.
Une si vieille pratique
En Guinée, la pratique qui consiste à justifier la gabegie financière par les actions en faveur du parti au pouvoir et/ou de son candidat, date de mathusalem. Sous le régime de Lansana Conté, les cadres des impôts épinglés dans l’ « affaire Friguia », avaient déclaré aux enquêteurs de la commission parlementaire présidée par feu Siradiou Diallo avoir orienté une partie de plus de six milliards détournés au financement -à hauteur de 200 millions GNF- du congrès du PUP, parti au pouvoir de l’époque, et de la campagne de son champion à la présidentielle de 1998.
Ce genre d’opération est généralement une façon peu subtile de se beurrer en prétextant le soutien financier à l’appareil politique.
C’est certainement pour ne pas tomber dans le piège des gangsters des ressources publiques qu’Alpha Condé a tenu à financer sa dernière campagne.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com