Dans son discours de prestation de serment comme Président de la République de Guinée en date du 16 décembre 2020, le Professeur Alpha CONDE s’est engagé à lutter avec fermeté contre la corruption, le copinage et le clientélisme : ce qui signifie gouverner autrement. Cet engagement vers le peuple de Guinée témoigne une fois de plus la souscription du Chef de L’Etat à un nouveau pacte social.
Gouverner autrement nécessite forcément la mise en place des institutions habilitées pour traduire la volonté politique du Chef de L’Etat en action concrète, ce qui ne saurait se faire sans un gouvernement désigné.
Aujourd’hui pour sa mise en place, le futur gouvernement est fortement partagé entre le gouverner autrement et la tentative du maintien du statut-quo par certains protagonistes ayant trahi la confiance du Président de la République, donc par conséquent ternir l’image de l’élu du peuple vis-à-vis de ses électeurs. Alors faudrait-il opérer une rupture au nom de l’intérêt général ? Oui Monsieur le Président.
Quelques petites observations sur le portrait-robot du prochain gouvernement du 1er mandat de la quatrième République.
La sédentarisation dans les fonctions décisionnelles : un phénomène gangrénant la société guinéenne depuis l’accession de notre pays a la souveraineté nationale.
Au nom du « gouverner autrement », la sédentarisation dans les fonctions de décision dans l’administration publique doit désormais cesser, surtout lorsqu’elle s’avère inefficace, incompétente et improductive. Pour ériger cette expression en un principe sacro-saint de la gestion publique, l’installation du prochain gouvernement sera déterminante.
Au détenteur du pouvoir discrétionnaire de faire son travail et d’œuvrer pour l’efficacité, le résultat, la probité, l’intégrité et le bilan dans la nomination des hauts commis de l’État. Dans l’espoir que l’exercice de ce pouvoir discrétionnaire ne soit pas entacher d’erreur manifeste d’appréciation, car le peuple de Guinée a soif de changement comme a dû le souligner le Chef de l’Etat dans son discours d’investiture. Nous avons besoin de changement dans le comportement, dans la pratique et dans la gestion des deniers publics.
Pour la cause, une place prépondérante doit être accordée à l’intérêt général pour qu’il soit au cœur de la gouvernance politique et administrative et avoir pour finalité, la bonne conduite de l’action publique.
La tâche ne sera pas facile, Monsieur le Président, surtout lorsque chaque entité se réclame la paternité de la victoire. La victoire doit elle s’inscrire forcement dans la reconduite de ceux qui ont manqué de résultat ? Il est temps de faire taire les clivages pour faire primer l’intérêt général, car seul vous et seulement vous, avez un bilan à présenter devant l’histoire.
Mamady Diawara,
Juriste, Administrateur Civil.