Ce lundi, au tribunal de Kaloum, la juge Hadja Mariama Doumbouya doit décider de la poursuite ou non de l’action intentée contre trois journalistes par la ministre de l’Enseignement technique, Zenab Nabaya Dramé, qui les accuse de « diffamation ».
En décidant de la recevabilité du dossier, la juge conforterait les positions des avocats des deux parties qui tiennent mordicus à la poursuite de l’action pour prouver le délit (pour les uns) ou pour balayer d’un revers de la main les accusations (pour les autres). L’entêtement des avocats (des deux parties) à aller dans le fond du dossier ne tient à bien des égards pas compte de la complexité de celui-ci mise en exergue par le procureur.
En effet, le procureur Alpha Seny Camara semble être le seul à se souvenir qu’avant les griefs portés contre les journalistes par la ministre, le parquet avait ouvert une information judiciaire autour de la même affaire. Et considère donc que la plainte de dame Nabaya n’est ni plus ni moins qu’une « fuite en avant » et que cela « ne marche pas en droit ».
Rappelons que dans la première procédure, le procureur poursuit ; et dans la deuxième (la plainte portée contre les journalistes), le procureur est obligé de poursuivre. Le hic ? Dans celle-là, il utilise les journalistes comme des « témoins », autrement dit des « sources d’informations ». Et dans celle-ci, il doit poursuivre les mêmes journalistes, parce que là, ils sont des « accusés ».
Un véritable fil à retordre donné à la justice par Zenab Nabaya Dramé.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com