Eh oui ! Il ne changera jamais. Il, c’est Thierno Monénembo.
Notre célèbre écrivain ne cessera donc jamais d’exhaler, publiquement, à travers des tribunes qui ne sont que fables et hâbleries, ni les pestilences de son ethnocentrisme viscéral, ni celles de sa haine inextinguible à l’encontre du pays et des hommes qui ont eu la lourde responsabilité de le diriger, de l’Indépendance à ce jour.
Suite au décès du chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, ne vient-il pas de dire que tous les Présidents maliens, de Modibo Kéita à IBK (Ibrahim Boubacar Kéita), se sont montrés supérieurs aux Présidents guinéens, de Sékou Touré à Alpha Condé, en passant par Lansana Conté, Moussa Dadis et Sékouba Konaté ? Quelle haine !
N’avait – t- il pas également déclaré que la Guinée a vécu 50 ans d’enfer, en oubliant que c’est ce pays d’enfer qui lui aura tout de même donné la solide formation de base qui lui a permis de se hisser au niveau qu’il a pu atteindre au plan international ? Quelle haine et quelle ingratitude!
Oublie-t-il enfin que c’est au cours de ces 50 ans d’enfer que ce pays, par l’exemple, par ses modestes ressources et le sang de ses fils, aura contribué de façon décisive à l’Indépendance, à la libération, et au maintien ou au retour de la stabilité dans de nombreux pays africains ? Quelle mauvaise foi et quelle haine !
Et pourtant, c’est un Thierno ! Mais un faux car, dans la pratique islamique en cours dans nos communautés, le titre de Thierno est attribué à un homme ou à une femme d’une grande sagesse, et ayant acquis une respectable connaissance dans le domaine islamique.
Si l’on ne peut contester le niveau intellectuel de notre« Gongourien’’, son manque notoire de sagesse est d’une affligeante évidence.
A titre d’illustration, dans une bafouille insipide et indigeste, dégageant une forte odeur d’etnosuprémacisme relayée par un certain Bachir Bah , Monénembo, toujours fidèle à son hobby bien connu de tous, nous invite à découvrir les origines de ce qu’il appelle « l’ostracisme » contre la communauté peuhle à travers le continent africain; une interprétation fantaisiste, réductrice, ethnocentrique et mensongère de l’histoire coloniale et de celle plus récente de notre pays.
Ostracisme contre les Peuhls
« L’ostracisme que vivent parfois les Peuhls en Afrique ne vient ni des Malinkés, ni des Soussous, ni des Oulofs, ni des Djermas, ni des Bambaras, ni des Pygmées, ni des Zoulous ».
Chers lecteurs, vous aurez certainement compris que c’est du « Monénembo’’ craché que vous venez de lire.
Et Monénembo de continuer : « Il vient de Faidherbe et de Faidherbe seulement. Faidherbe avait deux raisons d’en vouloir aux Peuhls. C’est Elh Omar qui lui a résisté. Ensuite le premier gouverneur du Sénégal avait un rêve : faire de Timbo, l’ancienne Capitale du Fouta Djalon, la Capitale de l’AOF (Afrique Occidentale Française).»
Toujours citant Faidherbe, l’inimitable Monénembo poursuit : « Parmi les indigènes que nous avons eu à coloniser, il y a une ethnie qui n’acceptera jamais notre domination. Et il se trouve que cette ethnie est très répandue sur notre ère de colonisation. Il est urgent et impératif pour notre présence en Afrique de réussir à les diviser et de leur opposer les autres ethnies moins rebelles…»
Faisons une pause à ce niveau pour faire quelques commentaires et posez quelques questions.
Résistance à la pénétration coloniale
-Aucune ethnie de Guinée n’a accepté la domination coloniale sans réagir.
– la politique de diviser pour régner a été utilisée par le colon aussi bien au Fouta Djalon que dans les autres régions de la Guinée.
– le renoncement du colon à faire de Timbo la capitale de l’AOF et sa décision de dévier le tracé initial du chemin de fer ne sauraient se résumer à la seule et unique opposition des Almamys du Fouta. Après avoir vaincu les résistants africains, le colonisateur pouvait choisir et imposer de créer la capitale qu’il voulait dans n’importe quel endroit d’un quelconque territoire colonisé.
– s’il est vrai que les laborieuses populations du Fouta ont, dans leur majorité, voté pour l’Indépendance, on ne pourrait cependant occulter le fait que c’est aussi dans cette région qu’ on aura enregistré le plus grand nombre des 56 959 bulletins en faveur du OUI au référendum gaulliste du 28 septembre 1958.
L’opposition à la pénétration coloniale ne pourrait donc être valablement brandie comme cause de « l’ostracisme envers les Peuhls’’ que tente d’expliquer, sans convaincre, le récipiendaire du prix Renaudot ; sauf à nous donner les preuves que le Fouta aura été la seule région à résister ou que c’est Elh Omar Tall qui aura opposé la résistance la plus forte et la plus opiniâtre à la pénétration coloniale.
Dans un tel cas de figure, nous lui parlerons de : Dinah Salifou, Zébéla Togba, Samory Touré et de bien d’autres.
Et pour parler spécifiquement de l’Almamy Samory Touré, nous lui rappellerons que ce dernier aura lutté durant 18 longues années contre l’envahisseur français; ensuite, nous l’inviterons à lire Baratier qui, dans « Histoire des colonies françaises’’ dit: « Il n’est pas exagéré de dire que l’Almamy Samory Touré s’est montré supérieur à tous les chefs noirs qui furent nos adversaires sur le continent africain. Il est le seul ayant fait preuve de qualités caractérisant un chef de peuple, un stratège, et surtout un politique. Conducteur d’hommes, il le fut en tous cas, possédant l’audace, l’énergie, l’esprit de suite et de prévision, et par-dessus tout, une ténacité inaccessible au découragement. »
Après un avis aussi catégorique émis par cet autre représentant de l’administration coloniale, Monénembo pense-t-il toujours, comme Faidherbe, que les autres régions du pays auront été plus dociles ou moins rebelles que le Fouta, face à la colonisation ?
Si la résistance à la pénétration coloniale est la cause de« l’ostracisme contre les Peuhls’’, comment expliquer alors ce « traitement de faveur ‘’ accordé aux autres ethnies qui se sont également opposées aux colons ?
Pourquoi Monénembo n’aura pas cherché davantage de témoignages au-delà des confidences faites à Olivier de Sanderval par Faidherbe, avant de se livrer à cette affirmation fantaisiste« d’ostracisme contre les Peuhls’’ ?
Vraiment étonnant de la part d’un intellectuel de son niveau !
Un penchant morbide pour l’ethnocentrisme et les calomnies
S’incrustant irréversiblement dans son chapitre favori de spécialiste des discours victimaires sur son ethnie, et de calomniateur indécrottable du premier Président de la Guinée indépendante, le faux thierno écrit : « Les français par ailleurs qui ne tarissent pas d’éloges sur la Culture et les Institutions peuhles, s’en méfient comme de la peste dès qu’il s’agit de politique active. C’est pour barrer la route à Yacine Diallo et Barry Dianwâdou- les premiers députés de la Guinée Française- que dans les années cinquante, Bernard Cornut Gentil, puis Pierre Messmer avec la complicité d’Houphouet Boigny, lèvera le lièvre Sékou Touré. Lièvre qui leur échappera d’ailleurs très vite pour tomber dans les bras du Parti Communiste Français et donc du grand frère soviétique avec les conséquences que l’on sait. »
Face à une si féroce haine et à une telle infamie à l’encontre de celui dont l’inestimable contribution à l’Indépendance de la Guinée et à la libération de nombreux pays africains sous domination étrangère ne saurait être mise en doute par une personne normale, le mépris reste la seule et unique réponse appropriée, mépris que traduit si éloquemment ce proverbe chinois : «La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.»
2010 : une défaite électorale en travers de la gorge
Ruminant encore l’échec de son Candidat au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2010 qui, visiblement, lui reste comme un os en travers de gorge, Monénembo écrit : « comment ne pas songer à Faidherbe quand on considère les conditions rocambolesques dans lesquelles s’est déroulée l’élection présidentielle de Guinée en 2010 ? Arrivé en tête au premier tour avec 44% de voix (contre 18 à son adversaire) Cellou Dalein Diallo s’est retrouvé battu au second tour, alors qu’entre temps, 5 mois se sont écoulés et que le fichier électoral a été réduit en cendres dans un incendie resté inexpliqué à ce jour.»
Continuez donc Monsieur à songer à Faidherbe tout en ruminant votre haine inextinguible, si cela peut vous faire du bien !
Le peuple de Guinée quant à lui situe la défaite de votre Candidat à 2 niveaux :
-La correction librement acceptée par les 2 Candidats, Alpha Condé et Cellou Dalein Dialloo, des nombreuses anomalies (22ou 23) constatées, avec l’accompagnement de nos partenaires habituels dans les élections.
-Les électeurs n’étant pas des moutons de Panurge, leur refus de suivre les consignes données en faveur de votre Candidat par certains de ses alliés, est un fait connu de tous. Des responsables de haut niveau de l’UFDG n’ont-ils pas publiquement déclaré que Sidiya Touré, le Président de l’UFR, est arrivé à l’alliance « Cellou Président ‘’ conduisant un camion vide, c‘est à dire sans électeurs ? C’est tout dire !
Et pour couronner sa ridicule fable, Monénembo qui veut jouer à l’imposteur en prétendant traduire le sentiment de nombreux Guinéens conclut : « La France garderait elle dans ses tiroirs africains un agenda : tout sauf Peuhl ? A tort ou à raison, bon nombre de Guinéens ne sont pas loin de le penser ».
Parlez en votre nom propre Monsieur car l’ethnocentrisme viscéral qui colle à votre âme vous disqualifie irrémédiablement pour penser ou parler au nom de la majorité des Guinéens.
Monsieur le grand littéraire, puisque vos discours victimaires aux forts relents ethnocentriques véhiculés à travers votre plume perfide ne contribuent en rien à la grandeur de votre Communauté, encore moins au renforcement de la cohésion nationale, ne serait ce pas sage de votre part d’écouter ce proverbe russe qui dit : « Bon silence vaut mieux que mauvaise dispute » ; ou encore cet autre proverbe Soufi :« Si le mot que tu vas prononcer n’est pas plus beau que le silence que tu vas remplir, ne le dis pas » ?
Alors, pour l’amour de ce peuple que vous prétendez aimer et défendre, taisez-vous donc!