Un rapport parlementaire présenté mardi recommande l’assouplissement de la procédure de délivrance des visas par la France pour les demandeurs africains, jugée « trop stricte », notamment sur les regroupements familiaux pendant la pandémie.
Les auteurs du rapport préconisent l’octroi d’une « dérogation à la fermeture des frontières dans le contexte de la pandémie mondiale » pour les bénéficiaires du regroupement familial.
« Depuis le 17 mars, des projets de vie sont suspendus », a déploré mercredi lors d’un point-presse Sira Sylla, députée LREM (parti gouvernemental) et co-autrice du rapport avec M’jid El Guerrab, député Agir Ensemble (soutenant la majorité), qui appuient la mise en place d’un « laissez-passer » permettant les regroupements familiaux empêchés jusque-là par les restrictions sanitaires.
Le rapport parlementaire met aussi l’accent sur les démarches longues et difficiles pour obtenir un titre de séjour.
Parmi les propositions soumises aux parlementaires, on retrouve l’accélération du traitement des dossiers et la simplification des demandes de visas pour les personnes qui en auraient déjà obtenu un par le passé.
Les deux députés proposent également un renforcement du rôle du ministère des Affaires étrangères dans la gestion de la politique des visas, gérée conjointement avec le ministère de l’Intérieur, qui a « trop de poids », selon Sira Sylla.
« Le risque sécuritaire est important, la lutte contre l’immigration irrégulière est importante, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’attractivité de la France », juge la députée, mettant en avant l’influence grandissante de la Chine et de la Turquie sur le continent africain.
Pour M’jid El Guerrab, cela doit se faire « en délivrant plus de visas aux talents africains », notamment en Afrique subsaharienne, afin d’attirer des ressortissants qualifiés ou renommés dans leur domaine.
AFP