Les deux policiers qui se trouvaient à l’intérieur du commissariat de la place Liedts, à Schaerbeek, ont pu se mettre en sécurité. La manifestation en hommage à Ibrahima, mort samedi dernier au commissariat de Saint-Josse, dégénère. Au moins 80 personnes ont été arrêtées. Emir Kir, bourgmestre de Saint-Josse, condamne les « comportements irresponsables. » Le véhicule du Roi Philippe, qui passait par là par hasard, a été caillassé.
La manifestation organisée près de la gare du Nord suite au décès de Ibrahima dans un commissariat a dégénéré. Sur le coup de 15h, quelque 500 personnes sont venues crier leur colère et leur incompréhension suite au décès tragique de ce jeune guinéen de 23 ans.
La manifestation s’est clôturée vers 17h mais un groupe de manifestants est resté sur place. Des heurts ont ensuite eu lieu jusqu’à la place Liedts.
C’est là que le feu a été bouté au commissariat de la zone de police Bruxelles Nord. « Le commissariat Koban Brabant de la place a été dégradé avec un début d’incendie. Le commissariat a rapidement été sécurisé et l’incendie maîtrisé », explique la porte-parole de la zone de police Bruxelles Nord.
Sur une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on voit clairement que le feu a également pris sur un distributeur automatique de billets qui jouxte le commissariat. « Deux collègues qui se trouvaient à l’intérieur ont pu se mettre en sécurité. Ils ont été emmenés à l’hôpital par mesure de précaution mais n’ont à aucun moment été blessés. »
Par ailleurs, une personne qui se trouvait sur la place Liedts a fait un malaise. « La personne est tombée par terre. Les services de secours l’ont pris en charge et l’ont emmenée à l’hôpital », précise la porte-parole.
Au moins trois véhicules de police ont été incendiés. On ignore pour l’heure le nombre de personnes arrêtées par la police.
Un important dispositif de police est en place, notamment du côté de l’avenue Louis Bertrand à Schaerbeek.
Par ailleurs, le véhicule du Roi Philippe, qui passait par là par hasard, a été caillassé par des manifestants.
Emir Kir condamne les « comportements irresponsables »
Le bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir condamne les « comportements irresponsables ». « Aujourd’hui, un hommage a été rendu à Ibrahima Barrie, à la demande de ses proches. Je tiens à souligner l’attitude digne et pacifique de tout ceux qui se sont rassemblés dans le calme en sa mémoire cet après-midi. Je condamne dans les termes les plus durs le comportement irresponsable de ceux qui ont profité de la fin de ce moment de recueillement pour créer des incidents avec les forces de l’ordre et se livrer à des dégradations sur le mobilier urbain. La police est occupée à rétablir l’ordre et la situation est sous contrôle. Je remercie nos policiers pour leur intervention rapide afin d’assurer la sécurité de tous les habitants et de tous les commerçants », explique-t-il.
Le président du MR demande des comptes
Georges-Louis Bouchez, a appelé, mercredi en fin de journée, sur Twitter, le bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode à s’expliquer sur l’autorisation donnée pour la manifestation visant à dénoncer le décès du jeune Ibrahima dans les mains de la police, qui a réuni environ 500 personnes en pleine crise sanitaire. Emir Kir répond avoir agi sur les conseils de la police, qui préférait encadrer une manifestation que réagir à un rassemblement non autorisé. « L’avis de la police était positif moyennant le respect du protocole sanitaire », remarque le bourgmestre. « On sait très bien que face à une émotion d’une telle ampleur, autorisation ou pas autorisation, les gens allaient se rassembler et il valait mieux encadrer la manifestation. On peut aussi remercier le service d’ordre qui a été mis en place par la famille. (…) Selon l’avis de la police, il valait mieux autoriser avec un cadre que dire non, car ça aurait été pire que mieux ».
La manifestation a rassemblé environ 500 personnes, selon l’estimation définitive de la police. Elles ont été pressées ensemble par le service d’ordre pour éviter que le groupe ne déborde sur la rue, la répartition étant inégale sur la place. Georges-Louis Bouchez a appelé le bourgmestre Emir Kir à s’expliquer en tweetant: « 400 personnes (selon la première estimation donnée, NDLR) en pleine crise sanitaire, alors qu’on interdit les métiers de contact, et en plus pour s’en prendre à la police? Malheureusement prévisible et pourtant cette manifestation était autorisée ».
En rapport aux heurts survenus en marge de la manifestation pour Ibrahima, Emir Kir a tenu à souligner « l’attitude digne et pacifique de tous ceux qui se sont rassemblés dans le calme en sa mémoire cet après-midi ». « Je condamne dans les termes les plus durs le comportement irresponsable de ceux qui ont profité de la fin de ce moment de recueillement pour créer des incidents avec les forces de l’ordre et se livrer à des dégradations sur le mobilier urbain », conclut le bourgmestre.
Source : dhnet.be