Censure

Camp Boiro / Les victimes interpellent Alpha Condé, Kassory et plusieurs autres hauts cadres

« Des purges qui décimèrent l’élite guinéenne de 1969 à 1980 et de l’illégalité du tribunal populaire révolutionnaire », tel est le thème de la conférence de presse animée, ce vendredi 22 janvier, par l’Association  des Victimes du Camp Boiro (AVCB).

A cette occasion, les membres de cette association, qui réclament toujours justice, sont brièvement revenus sur les différents complots dans lesquels, selon eux, des enseignants, militaires, homme politiques et autres ont été arrêtés, torturés avant d’être tués.

A en croire Abdoulaye Conté, secrétaire exécutif de l’AVCB, c’est en 1959 qu’ont commencé « les tueries en Guinée qui seront orchestrées et planifiées sous forme de complots ».

« En 1960, complot des intellos : Touré Fodé, pharmacien; Diallo Yaya, ingénieur PTT; Lamine Kaba, imam de la mosquée de Coronthie. L’imam prêchait la non-violence au début de l’indépendance. Ce qui fait qu’on l’a mis dans le complot. Ils ont été sauvagement tués.

« En 1961, complot des enseignants : les enseignants guinéens sont rentrés en conflit avec Sékou Touré. La crème des enseignants est passée pratiquement à ce complot-là. Keita Koumandian, Traoré Mamadou (Ray Autra, ndlr), Seck Bahi, Baldé Hassimiou, Baldé Mountaga, Camara Sékou….

« En 1969, complot Kaman Fodéba (1966 : coup d’État au Ghana; 1968, au Mali Modibo Keita). Sékou Touré a juré qu’il ne va pas se laisser faire en Guinée. Donc il a pris de l’avance et il a créé le complot Kaman-Fodéba, qui faisaient partie de l’élite. C’était le premier pilote de l’Afrique occidentale française, pilote de chasse… Kaman Diaby, Cdt Keita Cheick, Capitaine Diallo Thierno, Capitaine Koivogui Pierre, Capitaine Bailo, Capitaine Kouyaté Sangban, Capitaine Coumbassa Aliou Capitaine Barry Aliou. Et parmi les civils : Keita Fodéba, Barry Diawandou, Dr Maréga… », a fait savoir Abdoulaye Conté.

Plus loin, il précise que c’est entre de 1970 et 1980 que les purges violentes les plus haineuses eurent lieu. « Sékou Touré, dit-il, avec l’agression de la Guinée, le 22 novembre 1970, c’est une occasion. Les Portugais attaquent la Guinée, ils récupèrent leurs prisonniers et s’en vont. Et les Guinées arrêtés et tués. Le gouvernement en place voulait profiter pour liquider toute l’adversité depuis 1953 jusqu’à 1970. Tous ceux qui étaient des adversaires qui n’étaient pas encore liquidés ont été liquidés à l’occasion de cette agression ».

Par ailleurs, l’AVCB à travers son secrétaire exécutif, a lancé un plaidoyer à l’endroit du chef de l’État et de plusieurs hauts cadres dont les parents également ont péri au Camp Boiro : « Nous voulons appeler un certain nombre de personnalités de ce pays. Kassory Fofana, Kiridi Bangoura qui ont des parents morts au camp Boiro, Boubacar Barry, Baidy Aribot dont les pères sont morts au camp Boiro. Le président de la République a été condamné à mort par contumace. Nous demandons au président Alpha Condé d’ouvrir le dossier et pour une fois en Guinée, qu’on puisse aller à la vérité dans le dossier des exécutions de la purge systématique perpétrée en Guinée de 1958 jusqu’en 1983 », a lancé Abdoulaye Conté.

Mohamed Soumah pour Guinee7.com 

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