Censure

A propos des détenus : « Le président, on peut demander sa clémence. Mais c’est après qu’il y a eu condamnation » (Mamadou Sylla)

Accompagnés des membres de son cabinet, le chef de file de l’opposition parlementaire guinéenne, Mamadou Sylla, s’est rendu à la maison centrale de Conakry ce jeudi.

L’objectif de la visite a été pour cette délégation de mettre le doigt sur les réalités vécues par un certain nombre de détenus qualifiés de « politiques » par l’opinion.

« Nous avons vu la majorité parmi eux. Il y a 55 personnes qu’on a vues. On avait demandé sur  notre liste 69. On nous a dit qu’il y a une vingtaine de cas de COVID ; ceux-ci sont déjà au centre. Vous savez qu’il y a un centre installé ici. On peut dire qu’on est très satisfait de notre démarche. Parce que tous ceux qui ont pris la parole, nous ont félicité, remercié et encouragé à continuer ce que nous faisons, mon équipe et moi », a rapporté Mamadou Sylla à sa sortie de la Maison centrale.

Selon lui, il a été question de leur remonter le moral à travers des exemples : « Nous leur avons remonté le moral. Et leur avons dit que tous les hommes capables, les hommes, je ne sais pas, on peut dire de Dieu, sont toujours passés par-là. Moi-même j’ai fait 12 jours ici. Je leur ai relaté ça. Leur dire qu’on a vu des gens sortir de la prison, et automatiquement  on les envoie s’asseoir sur le fauteuil de président de la République. On a vu ça. L’actuel président a fait deux ans et demi ici. Mais aujourd’hui il est président de la République. Donc il faut  leur rappeler cela, pour qu’ils puissent continuer à avoir du courage. Je pense qu’on a été entendu. Et je remercie très sincèrement le chef de l’Etat qui a instruit son ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux, qui a facilité notre visite… »

Avant d’ajouter avoir rencontré « le doyen Cherif Bah, vice-président de l’UFDG ; Abdoulaye Bah de Kindia ; Ismaël Condé, vice maire ; Fatou Bangoura, et puis d’autres personnes. Cellou Baldé, qui sont malade de COVID, Gaoual, Madic sans frontière, et Souleymane Condé ont tous envoyé leur salutation pour dire que c’est eux tous qui ont donné l’ordre de venir nous recevoir ».

Par ailleurs, il a demandé aux acteurs judiciaires de « programmer ces différents dossiers, de les juger pour que ceux qui ne sont pas coupables soient libérés ».

« Les gens qu’on a vus, physiquement se portent bien, sauf Mme Bangoura, qui dit qu’elle a un problème de pieds. Elle marche un peu difficilement », a-t-il  aussi rapporté.

Il faut dialoguer avec lui (le président). Il faut s’asseoir avec lui et même  prendre un repas avec lui

« Le président on peut demander sa clémence. Mais c’est après qu’il y a eu  condamnation. S’ils ne sont pas jugés et condamnés, on ne peut pas d’abord aller vers le président de la République. Pour ceux qui seront condamnés, on ne va pas se fatiguer. On va aller vers le président en ce moment pour demander sa clémence au nom de la paix et de la quiétude de ce pays. Parce que sans la paix rien n’est possible. C’est ça notre démarche. On est de l’opposition. Il y en a qui disent  je suis plus proche du président. Ils ont posé la question. C’est moi qui ai dit. Comme je pourrais venir aujourd’hui les  voir, parce qu’ils disent que c’est la première fois quelqu’un vienne les voir.  Même si je suis de l’opposition comme eux, si je suis loin de lui (chef de l’Etat) comment je peux obtenir ce que j’entends obtenir avec lui ? Il faut dialoguer avec lui. Il faut s’asseoir avec lui et même  prendre un repas avec lui et ensuite le conseiller. On a fait un memo, vous avez vu ça. C’est tout cela que la loi  nous autorise à faire. C’est cela notre devoir à faire en tant que chef de file de l’opposition. Je veux la paix  et pour obtenir cela, je pense que tout est dans sa main. Il faut aller vers lui pour qu’il puisse essayer de savoir ce qui se passe », a enfin fait observer Mamadou Sylla.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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