Jeudi 25 mars, s’est tenu dans l’enceinte du centre culturel de Sangarédi (Boké), l’atelier de clôture de la première phase du Projet d’Appui aux Activités Génératrices de Revenus (PA-AGR). Un projet initié depuis 2017 par la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) en partenariat avec le CECI (Centre d’Etude et de Coopération Internationale) dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des communautés impactées par l’exploitation de la bauxite. C’était en présence des représentants du ministère des Mines et de la Géologie, de l’Administration du territoire ; les autorités locales, ainsi que les bénéficiaires.
48 Groupements d’Intérêt Economique (GIE) couverts
En effet, le PA-AGR est conçu pour une durée de 5 ans -une phase pilote de trois ans-, avec 3 293 762 US$ fiancés par la CBG et 455 585 US$ fiancés par le CECI. 48 Groupements d’Intérêt Economique (GIE) sont couverts par ce projet, avec un effectif de 1037 membres dont 68,66% de femmes et 79,36% des membres sont constitués de jeunes hommes et de jeunes femmes.
Au total, dix communes affectées par les activités de la CBG dans les préfectures de Boké (Communes Rurales de Kamsar, Kolaboui, Tanéné, Sangarédi, Bintimodia, la Commune Urbaine de Boké), Télimélé (Communes rurales de Daramagnaki et Missua) et Gaoual (Wenden-M’borou et Koumbia)
sont concernées par cette initiative.
L’objectif ultime, sur le long terme, selon le directeur général de la CBG, c’est de faire en sorte que les membres des GIE puissent, de façon indépendante et autonome, entreprendre et mettre en œuvre des projets et des activités de leur choix, et obtenir les résultats escomptés. « Pour y arriver, dit M. Souleymane Traoré, cela suppose une implication active de leur part, afin qu’ils puissent s’approprier entièrement et intégralement des connaissances, aptitudes, et savoir-faire qu’offre le PA-AGR ».
Des revenus issus d’une palette d’activités aussi riches que variées
Par ailleurs, « eu égard aux informations que j’ai reçues, il me semble juste de dire que les résultats ont été très bons. Il y a eu par exemple un accroissement des revenus des membres de certains GIE qui ont avoisiné les 80 % pour l’année 2020. Ce qui est, et doit être un grand motif de satisfaction pour nous tous, si nous comparons ce résultat à celui des débuts il y a 3 ans. Un autre motif de satisfaction est le fait que ces revenus viennent d’une palette d’activités aussi riches que variées, dont l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat (notamment la saponification, la briqueterie, l’apiculture) il y a également des activités sur l’environnement (les pépiniéristes, par exemple) tout ceci en vue de permettre à chacun de trouver son compte selon ses choix et sa vocation. Personne n’aura le sentiment de se voir imposer une activité par le PA-AGR », a-t-il souligné.
Une augmentation de 114,52% en moyenne de revenus
De son côté, la directrice pays du CECI, Mme Gomez Rachel Honorine Camara est revenue sur quelques résultats percutants enregistrés après trois ans de mise en œuvre du projet. « 1037 membres de 48 GIE ont augmenté de 114,52% en moyenne leurs revenus de 2020 par rapport à 2017. Environ 799 personnes dont 549 femmes et 322 jeunes ont bénéficié du fonds revolving. 1O37 personnes soit 100% des membres des 48 GIE ont bénéficié des infrastructures et équipements de production et de commercialisation pour un montant total de 11 952 576 746 GNF », a-t-elle précisé.
Avant de poursuivre : « 100% des membres des GIE ont amélioré leurs techniques de production. Ce qui a conduit à une augmentation substantielle de leur production par rapport à la situation de base. Par exemple, 188% pour l’aubergine; 162% pour le gombo ; 100% pour l’oignon ; 208% pour l’arachide et 313% pour le manioc. 71% des GIE de producteurs agricoles ont accès à des intrants de production de qualité suite à la mise en relation réalisée lors des journées portes ouvertes sur les intrants agricoles et aux formations organisées par le projet, ce qui a contribué à l’augmentation de la productivité à 57,64% des membres des GIE inscrits dans les centres d’alphabétisation, savent lire et faire des opérations simples de calcul 56,25% des GIE sont capables de planifier et tenir une réunion. »
Lutte pour l’indépendance des groupements
Pour Souleymane Traoré, « Maintenant, il nous faut pouvoir répondre à la question que se posent nos actionnaires: le PA – AGR était- il l’outil qu’il fallait pour rendre nos interventions plus efficaces ? Pour que nous soyons véritablement efficaces, il faudrait que ceux que nous aidons aujourd’hui à travers ce projet, n’aient plus besoin d’aide pour se prendre en charge demain. Autrement dit que les effets de nos interventions soient durables… Nous exhortons plutôt tous les acteurs impliqués dans le projet à travailler pour que lorsque nous nous retrouverons ici dans deux ans, que nous puissions dire oui, nous avons été efficaces. Il faut que les membres des GIE se sentent totalement indépendants et autonomes, et qu’ils soient en mesure de dire qu’ils n’ont plus besoin d’aide. »
Avant, on s’endettait pour trouver de quoi manger
En tant que bénéficiaire, Adama Hawa Sow, s’est réjouie des biens faits de PA-AGR : « Quand ils sont venus pour nous appuyer, on était au bord du gouffre. Notre groupement ne parvenait pas à s’en sortir. Le programme nous a permis d’avoir une clôture pour notre champ, une moto pompe pour l’arrosage de nos plants et un magasin de stockage de nos produits. On a également une machine broyeuse de riz. Ça nous a très bien servi. Parce qu’avant qu’ils ne nous accompagnent on s’endettait pour trouver de quoi manger. Mais depuis qu’ils sont là, notre situation a vraiment changé. Nous souhaitons d’ailleurs que cette initiative soit pérenne et qu’elle puisse toucher ceux qui ne sont pas encore dans le programme. Notre groupement avait fait un prêt, que nous avons déjà payé ».
Le projet a contribué à réduire la demande d’emplois des jeunes et des femmes auprès des sociétés minières
Représentant le ministère des Mines à cette rencontre, M. Nènè Moussa Maléya Camara a souligné que ce projet s’inscrit en droite ligne de la volonté du gouvernement de promouvoir le développement de l’économie locale en zone extractive. « Il (PA-AGR) a contribué ainsi à réduire la demande d’emplois des jeunes et des femmes auprès des sociétés minières. Cette rencontre se tient à un moment où le projet a parcouru un chemin qui, sans nul doute, a permis de produire des résultats appréciables. C’est pourquoi je saisis cette opportunité pour féliciter et remercier le partenariat entre la CBG, les CPT, les 10 communautés et le CECI qui a conclu à la mise en place et au bon déroulement de ce projet », a-t-il exulté.
Cet atelier de clôture de la première phase du PA-AGR a pris fin par des échanges entre agents de la CBG, autorités locales et membres des GIE sur les actions réalisées au cours des 3 dernières années. Ainsi que la visite des stands des différents GIE bénéficiaires dudit projet.
Mohamed Soumah pour Guinee7.com