Lors du Conseil des ministres de ce jeudi, 15 avril, le président Alpha Condéa « instruit les ministres concernés à encourager les principaux opérateurs économiques intervenant dans le domaine de la commercialisation du riz, à poursuivre les discussions en cours, afin d’aboutir à la fixation concertée d’un prix de vente du riz importé plus abordable pour les populations ».
Et pourtant, « nous vous voulons être autosuffisants d’ici fin 2018. C’est-à-dire, ne plus importer du riz. La Forêt seule peut nourrir toute la Guinée ; la Basse Guinée seule peut fournir du riz à toutes les autres régions du pays. J’ai fait un pacte avec les agriculteurs en leur fournissant des engrais à moitié prix ainsi que des herbicides. En retour, ils se sont engagés à produire. Nous ne voulons plus importer du riz. Parce que ça nous coute très cher en devises », avait annoncé Alpha Condé à la diaspora guinéenne en Allemagne, c’était en 2017.
Deux ans plus tard, Mariame Camara, alors ministre de l’Agriculture, évoquant les statistiques agricoles lors d’une conférence de presse, avait indiqué que la production rizicole était passée de plus 1,7 million de tonnes à plus de 2,3 millions de tonnes de riz paddy, soit une augmentation de 4,35% par an.
Cette « performance » n’a apparemment pas porté. Car selon les chiffres officiels, le volume de riz importé annuellement par la Guinée, tourne autour de 600.000 tonnes. Et environ 60 gros importateurs se partagent le marché.
C’est avec ces derniers que le président Condé pense trouver la solution pour soulager le panier de la ménagère lourdement affecté ces derniers temps.
Sur les marchés de la banlieue de Conakry, le sac (50kg) de riz avec 25% de brisure qui se négociait à 180 mille GNF avant la crise liée au Covid19 est actuellement à 280 mille GNF.
Le sac (50kg) du riz indien –communément appelé Bengladesh-, qui se négociait à 270 mille GNF est actuellement à 350 mille GNF.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com