Boké/La grève déclenchée par les employés de la Société WAP sur le site minier de Dapilon, sous-préfecture de Kolaboui dans la préfecture de Boké, a pris ce mercredi, 28 avril 2021, une proportion inquiétante avec l’arrestation de 14 manifestants qui, dit-on, seraient les principaux meneurs du mouvement.
A Dapilon, les grévistes ont refusé à bloc, toutes les propositions faites par le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées, Jean Béavogui.
Le médiateur dans la crise qui s’enlise de Dapilon, se dit tout simplement déçu de l’attitude de ses interlocuteurs qui auraient carrément raté leurs missions.
Interrogé sur la situation, le préfet de Boké, Hassan Sanoussy Camara réagit en ces termes : « Mais ce ne sont pas des manifestants que nous avons arrêtés mais plutôt, des loubards, bandits qui doivent répondre de leurs actes. Parce que, quand il s’agit d’une revendication salariale, cela ne signifie pas de sortir dans la rue, barricader le Port minier, séquestrer les chinois, mieux, blesser les gendarmes qui sont venus pour intervenir.»
Il a, par ailleurs, ajouté : «Et moi, la mission régalienne que le président de la République m’a confiée c’est d’être le responsable de l’ordre public. Je préfère l’injustice qu’au désordre. Le désordre, tel qu’il s’est produit à WAP, on ne peut pas le réparer.»
Aux dires du préfet, «Les véhicules et vitres ont été endommagés sans oublier des blessés dans le camp des forces de l’ordre.»
A rappeler que, les manifestants réclamaient entre autres, l’installation d’une nouvelle délégation syndicale et l’augmentation des salaires.
Hélas ! Les chinois ont déjà déposé aux autorités locales, un document qui prouve qu’ils ont augmenté les salaires.
Par rapport à cette plainte des Chinois, victimes de bastonnade et de séquestration, le préfet se dédouane : «Moi, je ne suis pas juge de Paix. Je les défère, ils seront déférés au Tribunal et dès aujourd’hui.»
Dans ses propos, Hassan Sanoussy Camara parle de la manipulation des travailleurs de WAP par un syndicaliste à partir de Conakry.
Et le préfet d’ajouter : «Pour les travailleurs, il faut augmenter les salaires chaque 3 ou chaque 6 mois. Mais où nous allons avec ça ? Ça ne peut pas marcher. Mais je vous dis, qu’ils sont manipulés et je connais le syndicaliste qui les manipule. Mais étant le contrepoids du désordre, je le guette.»
Selon le préfet, «Il y a juste 72 heures que nous avons tenu une réunion avec ces gens-là de 10 heures à 18 heures pour les ramener à la raison, impossible. Et on s’est fixés rendez-vous le mardi. Très malheureusement ! Ils nous quittent, le lendemain, ils sont allés bloquer tout à Dapilon: la rentrée principale du Port minier, l’usine en barricadant la route et jetant des cailloux sur les véhicules qui passent.»
Une manifestation que le premier responsable de la préfecture qualifie de rébellion avant de promettre de frapper fort.
Et sur le terrain, regrette le préfet, «il y a des gens qui sont en train de dire que le préfet et le gouverneur soutiennent les chinois. Alors que nous, nous sommes-là pour protéger tous les opérateurs économiques et leurs biens. Ce n’est pas un groupe de 14 personnes qui va détruire toute une usine où la Guinée a des profits.»
Plus loin, le préfet s’engage à respecter toutes les conventions internationales signées par son Gouvernement pour l’amélioration du cadre de vie du Guinéen. Si les autres disent : « Non, ce que le gouvernement a signé c’est pour eux, là, je vais les mater dur », menace M. Camara.
Aux dernières nouvelles, un certain El Karamba Guirassy, homme d’affaires à Kamikolon, menace à son tour, de récupérer le mouvement des grévistes qu’il révolte à Dapilon.
Il serait aux prises avec les forces de l’ordre à Dapilon. Le sous-préfet et le Maire de Kolaboui sont sommés de s’y rendre.
AGP/29/04/021 MMC/ABD.