Le Président de la République, le Professeur Alpha Condé, a appelé aux assises nationales de l’éducation, de la santé et de la justice. L’écrivain Ibrahima Sanoh qui est aussi enseignant à l’Institut Supérieur du Commerce et d’Administration des Entreprises en Guinée ( ISCAE-G) et dans plusieurs autres universités privées du pays avait appelé en 2017 aux Assises Nationales de l’Education à travers une contribution de 90 pages dans laquelle, il évoquait les faiblesses du système éducatif, parlait des pistes de réformes, abordait le sujet de la refondation du système éducatif par les assises nationales dont il avait défini les contours, la méthode et les finalités. Il a souhaité que ce travail soit republié tel quel car il souhaite participer à ses assises sur l’éducation étant donné que le Président de la République les veut inclusives. En septembre 2020, il était revenu sur la question et avait aussi réitéré son appel aux Assises Nationales à travers un article : « Refonder le système éducatif guinéen par et à travers les assises nationales de l’éducation. »
Dans la publication de 2017, il concluait en ces termes, « en définitive, il ressort de ce qui précède qu’il est nécessaire et même urgent de procéder à de véritables réformes et restructurations du système éducatif guinéen en vue de comprimer le chômage, de redynamiser la croissance économique, d’éviter le gaspillage des ressources humaines, de lutter contre la pauvreté et les inégalités. Ces réformes doivent s’inscrire dans une logique de réponse aux problèmes auxquels l’école guinéenne fait face. Faudrait-il que l’on tienne compte des exigences du marché du travail domestique, lequel s’avère étroit, les exigences de la mondialisation et aussi nos valeurs. Il ne faut pas faire une réforme autocentrée, le monde est plus que jamais ouvert et la mondialisation est une tempête à laquelle aucune institution n’échappe.
Il faut plus de gouvernance dans nos institutions d’enseignement, plus d’autonomie pour nos universités, plus de transparence, plus de dépenses éducatives, plus de politiques d’évaluations en vue de faire de nos universités des entités de production des connaissances bénéfiques et non des usines de productions de chômeurs. Il est temps de faire de nos diplômes des gages de l’employabilité et non des passeports pour immigrer vers d’autres cieux, et de leurs récipiendaires des cadres aux perspectives de carrières et d’avenir éblouissantes et non des passagers clandestins.
Il faut veiller à ce que la gouvernance du secteur de l’enseignement, surtout universitaire permette : la transparence, promeuve la culture du résultat, les recherches scientifiques, la pro-activité, la responsabilité, les valeurs de la méritocratie, l’égalité des chances, la probité morale, de l’intégrité …
Faudrait-il, que l’Etat rehausse ses dépenses d’éducation pour faire de ce secteur une véritable priorité et un levier de la croissance économique durable mais aussi un vecteur de rattrapage technologique et de développement.
Si réformer peut se faire très vite, la refondation, quant-à-elle, exige du temps, de la constance et de la méthode. L’heure de prendre rendez-vous avec l’histoire est échue. Le moment est suffisamment opportun pour que chaque guinéen se sente partie prenante du projet de réécriture d’une nouvelle histoire éducative dans notre pays. La place de la Guinée dans le concert des nations dépendra de la capacité de notre système éducatif à générer des Hommes hautement qualifiés, inventifs, dégourdis, porteurs de valeurs nobles, ouverts au monde. C’est pour cela que je convie chaque guinéen d’où qu’il soit à s’approprier cette initiative et à en faire un combat.
Oui, aux Assises Nationales de l’Education,
Oui, aux Assises inclusives,
Elles déboucheront à l’élaboration du premier Livre Blanc de l’Education. »
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