Le Gouvernement guinéen a pris connaissance de la lettre-réponse du Haut représentant et vice-Président de la commission européenne à une interpellation d’un groupe de députés sur » la situation en Guinée » .
De même qu’il a saisi l’Exécutif européen, ce groupe de députés, en ne tendant une oreille attentive qu’aux allégations d’opposants au régime et qui n’a donc perçu qu’un seul son de cloche, aurait pu pourtant échanger aussi avec les autorités guinéennes pour éclairer sa religion à propos des faits et griefs allégués.
De ce point de vue, le Gouvernement se félicite que la commission européenne soit dans la prédisposion d’écouter toutes les parties, et privilégie le dialogue et la concertation pour toutes les questions d’intérêt commun dans un cadre convenu et par les moyens appropriés.
Le Gouvernement réitère sa volonté et sa disponibilité à recevoir toutes les bonnes volontés et à discuter avec tous les partenaires et amis de la » situation » réelle de la Guinée, sans préjugés ni procès d’intention.
Or, jusqu’à maintenant, et malheureusement , la » situation » de la Guinée ne semble appréciée par certains qu’à travers le prisme déformant de politiques et d’organisations alignés sur des positions partisanes ou victimes de clichés.
Monsieur le Président de la République, son Excellence Professeur Alpha Condé, a un passé politique et une éthique personnelle qui l’engagent à défendre et promouvoir les droits humains et à toujours militer pour la Démocratie. Dans le respect de la souveraineté nationale et en tenant compte des aspirations profondes de son peuple.
Après son élection pour un nouveau mandat, nonobstant la logique de confrontation et de défiance contre l’Etat et ses institutions adoptée par l’opposition, le Président Alpha Condé s’est dit ouvert au dialogue et disponible pour travailler avec tous les Guinéens. Il garde la main tendue. C’est dans cet esprit que le cadre permanent de dialogue a été institué.
En ce qui concerne la préoccupation de tous, que la lumière soit faite sur les tragiques événements du 28 septembre 2009 survenus avant l’avènement du Professeur Alpha Condé au pouvoir, la volonté politique n’a jamais fait défaut. C’est pourquoi la justice avance dans ce dossier et informe réguliérement de l’évolution de l’instruction en cours, en attendant la tenue d’un procès.
Le processus judiciaire suit son cours normal.
A propos de l’état de la Démocratie et de la condition des Droits de l’Homme, le Gouvernement regrette que des enquêtes sérieuses et impartiales auprès de toutes les parties ne soient pas menées pour situer les responsabilités, et identifier les auteurs des violences meurtrières enregistrées pendant es émeutes provoquées par des acteurs politiques lors des élections notamment, ou à l’occasion de mouvements sociaux violents.
Le Gouvernement, déterminé à mettre fin à l’impunité ainsi qu’aux actions politiques et sociales insurrectionnelles, qui constituent de véritables menaces contre la Démocratie et des atteintes graves aux droits humains, s’emploie à appliquer les lois du pays.
Le Gouvernement assume sa responsabilité d’assurer la sécurité des personnes et des biens, et celle des institutions démocratiques conformément à l’esprit d’un Etat de Droit viable.
Les libertés politiques et les droits démocratiques n’affranchissent pas du contrat social et des rigueurs de la loi dans une République.
Enfin, les victimes civiles et militaires (et leurs familles) des violences politiques et électorales méritent que justice soit rendue, autant que cela est réclamé pour les personnes interpellées dans ce cadre et pour ces faits : justice transparente et équitable dans le respect de leurs Droits et de leur dignité.
Le Gouvernement souscrit à toutes les iniatives et actions visant à mettre un terme à l’impunité, pour le renforcement de la Démocratie et
de l’Etat de droit dans le respect et la confiance mutuels.
Ministre d’État, Conseiller Spécial du Président de la République , Ministre de l’industrie et des PME, Porte-Parole du Gouvernement Guinéen.
Tibou Kamara.
Fait , à Conakry le 12 mai 2021