Le procès du prédicateur Ismael Nanfo Diaby, arrêté jeudi 13 Mai et placé sous mandat de dépôt lundi, 17 Mai, s’est ouvert mardi, 18 Mai au Tribunal de Première Instance (TPI) de Kankan. Constatant « le vide juridique qui entoure la règlementation des prières religieuses en République de Guinée » et sur la demande de son avocat, le tribunal a renvoyé le procès au 25 Mai prochain, rapporte le correspondant préfectoral de l’AGP.
Il est reproché au chroniqueur islamique d’avoir violé l’interdiction de diriger des prières en langue maninka et l’utilisation des haut-parleurs lors de la prière de la fête de ramadan qu’il a organisée à son domicile.
Pour le tribunal, l’utilisation des engins de sonorisation au domicile de l’accusé le jeudi dernier à l’occasion de la fête de Ramadan, a donné un « caractère public » à l’évènement d’où son arrestation et son inculpation.
Pour sa part, son avocat Me Mohamed 2 Kourouma a précisé « qu’aucune loi guinéenne n’interdit à un croyant d’officier une prière dans sa propre langue ».
La défense affirme que « leur client n’a violé aucune loi de la République dans la mesure où le législateur a laissé un vide juridique sur la réglementation des prières religieuses ». Elle promet d’obtenir sa libération car dit-elle, Isamel Nanfo Diaby est « innocent dans cette affaire ».
Dans une communication faite, lundi, 17 Mai, le procureur de Kankan, Aly Touré, a indiqué que « Ismaila Nanfoye Diaby a commencé à prier en Maninka en 2019. Les autorités religieuses locales avaient pris à l’époque des mesures lui interdisant toutes activités religieuses publiques à Kankan.
Le secrétariat général aux Affaires religieuses avait également pris les mêmes sanctions contre le prédicateur. Malgré ces différents interdits, le jour de la fête de Ramadan, Nanfo Diaby a réuni aux environs de 9 heures, des individus dans son domicile pour diriger la prière. Ce qui n’était pas normal », a-t-il dit.
En attendant, le prédicateur est retourné en prison sous une forte escorte policière.
Avec AGP