Les erreurs médicales entraînant la mort sont légion en Guinée. Pour des raisons diverses, les parents de plusieurs victimes préfèrent ne pas en parler.
Dans la journée de ce mercredi 19 Mai 2021, Mamadou Cellou Diallo, la soixantaine, Venu se faire opérer dans la clinique « La Mosquée » sise dans le quartier Daka1, secteur Galléya, dans la commune urbaine de Labé, a rendu l’âme pendant qu’il était dans le bloc opératoire. A en croire ses parents, il est mort suite à une coupure d’électricité pendant que le Dr Ibrahima Sory Diallo et son équipe étaient en plein travail.
« Mamadou Cellou Diallo était parti en aventure au Sénégal, ces derniers temps, il souffrait d’une hernie. N’ayant plus les moyens, il a été même délogé de là où il habitait. Il venait souvent dormir devant une mosquée. C’est dans ces conditions qu’il a été trouvé par un Guinéen qui a lancé un SOS pour lui. De l’argent a été mobilisé en sa faveur et il a été ramené à Labé. Depuis des jours, il est suivi à la clinique La Mosquée. Ce mercredi, il avait rendez-vous pour l’opération et quand il a été admis au bloc, pendant que l’opération avait commencé, il y a eu coupure du courant électrique après les médecins sont sortis pour annoncer qu’il est mort. C’est vraiment inadmissible qu’un médecin puisse prendre le risque de procéder à l’opération de quelqu’un avec le courant d’EDG. Ce sont des bouchers pas des médecins. Nous ne laisserons pas ça comme ça. Nous userons de tous nos moyens pour dénoncer afin de sauver des vies », nous a confié en larmes une dame proche de la victime.
A la clinique, on confirme le décès de Mamadou Cellou Diallo. Le docteur Thierno Mamadou Saliou Diallo, médecin traitant, parle d’un accident de travail et insiste sur le fait que le décès n’est nullement lié à la coupure du courant électrique. « C’est effectif, je peux dire que c’est un accident de travail. C’est juste sur la table opératoire, on a préféré le prendre à la locale. Après l’infiltration de la Xylocaine, nous avons attendu 5 minutes après j’ai donné l’ordre de lui donner le Diazepam et l’Atropine pour la prémédication. Mais dès qu’il a reçu ces produits, il a accusé une chute de tension, des suites de cette chute, il a rendu l’âme bien que la perfusion était suspendue parce qu’il était sous perfusion alors qu’on n’avait même pas atteint le sac hernié. On n’avait même pas incisé le sac hernié. On avait tout juste fait l’incision pariétale de la peau pour l’exploration de la cavité. Essayer de retrouver le sac hernié et avant même de retrouver le sac, il a rendu l’âme. »
S’agissant de la coupure de l’électricité, le médecin confirme qu’il y a bien eu coupure du courant EDG mais que le patient avait déjà rendu l’âme. « On travaille avec le courant de l’EDG, mais habituellement nous avons un moteur qui est prêt en bas. Dès qu’il y a coupure, on fait le relais soit avec le moteur, ou les panneaux solaires. La coupure est intervenue au moins 10 à 15 minutes après qu’il ait rendu l’âme. Je ne peux pas vous dire qu’il n’ya pas de risques à travailler avec le courant d’EDG, mais ça c’est le risque de tout Guinéen. Ce n’est pas un bistouri électrique que nous utilisons. Si c’était un bistouri électrique, et qu’il y ait coupure de courant, là on peut dire que le bistouri pouvait s’arrêter donc ça allait faire traîner le travail. La coupure du courant n’a pas d’impact sur l’opération. Nous utilisons le courant pour l’éclairage pour nous permettre de visualiser le champ opératoire », Conclut-il.
La famille elle, ne compte pas s’arrêter là. Elle promet de poursuivre le dossier pour élucider les vraies causes du décès.
Sans aucune expertise sur le corps, le défunt a été enterré dans la soirée de ce mercredi 19 mai 2021.
Sam Samoura pour guinee7.com