Le chemin de fer Santou (Télémélé)/Dapilon (Boké) a été inauguré ce mercredi 16 juin, par le président Alpha Condé. « Mise en service du premier chemin de fer complet en Guinée depuis 47 ans ! Multi-usage (mines, agriculture etc.), Santou-Dapilon, 125 km, transfert à l’Etat après 33 ans (BOT), 1,2 Milliard USD d’investissement », s’est réjoui, sur sa page Facebook, le ministre des Mines, Abdoulaye Magassouba.
Selon Westaf Mining (westaf-edit.com), site d’information spécialisé, qui cite un expert, ce chemin de fer « va bouleverser la donne dans le secteur minier en République de Guinée ».
Pour l’expert interrogé par le site spécialisé en questions économiques, « au-delà de la prouesse technique, le fait même qu’une société comme la Société des Bauxite de Guinée (SMB)-Winning qui a en perspective l’exploitation des blocs 1 et 2 du Simandou puisse avoir une idée plus précise des difficultés liées à la construction future du ‘‘Transguinéen’’ (sur environ 670 km mais avec quasiment le même relief) est une grande avancée dans la dynamique de réalisation de ce mégaprojet de 14 milliards USD ».
Pour tout dire, « il sera beaucoup plus facile pour SMB-Winning de réaliser le Transguinéen qui était le vrai défi dans le cadre de l’exploitation des blocs 1 et 2 du Simandou (Simandou nord). Une perspective qui pourrait troubler le sommeil de bien de concurrents à ce projet d’exploitation du minerai de fer… », conclut-il.
Le revers de la médaille
La nouvelle infrastructure d’une capacité de transport de 5.000 tonnes de bauxite, avec un pont de plus de 940 mètres, ainsi qu’un tunnel d’environ 2,8 kilomètres, est un véritable chef-d’œuvre. Cependant, « les bonnes nouvelles ne sont pas partout. Le sort des sous-traitants qui exploitaient des flottes de camions de transports est désormais en pointillé. Comment redéployer des centaines de camions qui s’étaient installés dans la zone et qui animaient uniquement ce segment du processus d’exploitation ? Un vrai casse-tête chinois », estime l’expert.
Et ce n’est pas tout. « Côté population, si à un moment on s’était plaint de l’impact environnemental (avec un niveau de pollution jamais égalé), il s’agira désormais de gérer l’impact social. Ce sont de milliers de personnes qui risquent de se retrouver au chômage », prévient l’expert interrogé par Westaf Mining.
Par Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com