Censure

Abdoulaye Sow de l’USTG se lâche : « Le Guinéen aime le mensonge »

Récemment, l’USTG de Aboulaye Camara a esté en justice Aboulaye Sow, secrétaire général de l’autre l’USTG (Union Syndicale des Travailleurs de Guinée). Nous avons rencontré ce dernier, ce mardi 22 juin, pour une interview.

Guinee7.com : Parlez-nous de ce dossier dans lequel vous êtes en désaccord avec l’autre USTG dirigée par Abdoulaye Camara.

Abdoulaye Sow : Il n’y a pas deux USTG. Il n’y a qu’une seule USTG. Je persiste et je signe. Vous savez, depuis notre congrès des 19, 20 et 21 novembre 2019, cette bande qui n’a pas voulu respecter nos statuts et règlement intérieurs ; parce qu’il vous souviendra qu’avant cette date, nous nous sommes réunis à la CNTG [Confédération nationale des travailleurs de Guinée] de 8h à 18h où nous avons fortement échangé, parce qu’il y avait des structures qui avaient quitté l’USTG. Donc, pour ramener ces structures et organiser un congrès inclusif. Et, le seul habilité à convoquer ce congrès, c’était le général Louis M’bemba Soumah, (paix à son âme !), une icône du syndicalisme guinéen. Au lendemain de cette rencontre, nous avons tous décidé de retourner à la maison pour laver le linge sale. Quelques personnes se sont soustraites pour aller à Mamou. Il n’y a aucune fédération parmi eux. Ils sont allés à Mamou parce qu’ils ont des relations cachées, pour organiser un soi-disant congrès, qui a été présidé par le gouverneur de la région de Mamou. Un politique ne préside pas le congrès d’une association. Si leur congrès était légal et légitime, Louis M’bemba Soumah qui est censé le faire conformément à nos textes serait là-bas. Mais il n’est pas parti. Ils l’ont fait en octobre. Et le 19, nous avons convoqué notre congrès au Palais du peuple, au centre de Conakry, au su et au vu de tout le monde, nous avons organisé notre congrès, où Louis Bemba était. Et où il a été élu président d’honneur et qui a été présidé par le bâtonnier de l’ordre national des avocats, Me Traoré à l’époque. C’est ça le congrès légal et légitime.

Alors aujourd’hui que se passe-t-il ?

Aujourd’hui, ces personnes utilisent des relations. C’est pourquoi ils nous ont amenés à la Cour d’appel. Ils ont des relations là-bas. Il y a des magistrats véreux ; des cadres cachés, méchants, qui entretiennent la division au niveau du mouvement syndical guinéen, parce qu’ils y trouvent profit, qui sont derrière le dossier. Un faux dossier où ils ont de faux papiers. Parce que ce n’est ni légitime ni légal. La seule centrale syndicale légale aujourd’hui, c’est nous. Nous, nous sommes au siège à Boulbinet, depuis les années « 90 », on est là. C’est là où est passé Dr Ibrahima Fofana, c’est là où est passé Louis M’bemba Soumah. Après c’est moi. Donc que ces gens sur du faux portent plainte contre nous, on est parti au tribunal de première instance de Kaloum. Le tribunal a été clair : Vous n’avez pas qualité à porter plainte contre cette structure. Donc, nous ne pouvons pas juger. C’est ainsi qu’ils ont amené le dossier à la cour d’appel à dessein. Pour faire du faux. Pour que le mensonge triomphe sur la vérité. C’est tout. Donc ils sont allés à la cour d’appel. Vous avez vu depuis presque une année chaque mois, on nous convoque là-bas, avec le faux. Pour qu’on rende un faux jugement. Et qu’on dise que c’est eux qui ont raison. Vous savez beaucoup de Guinéens passent par-là, avec des magistrats véreux. Mais nous, nous faisons confiance à la justice guinéenne. Il y a de bons. Et avec ces bons-là, on a cassé ça à la cour suprême. Ce dossier-là est terminé. Parce qu’ils sont sur du sable mouvant. Il n’y a pas de vérité dedans. Là où était Louis M’bemba Soumah, c’est là où se trouve la légitimité et la vérité.

Vous êtes cité dans cette affaire. Qu’est-ce qu’on vous reproche personnellement?

La plainte était portée contre Louis M’bemba Soumah. Est-ce que moi je suis un ayant droit de Louis M’bemba Soumah ? Il a sa famille ; il est décédé. Ils ont effacé le nom de Louis M’bemba Soumah pour mettre Abdoulaye Sow. Ironie du sort, ils mettent que moi j’habite ici à Boulbinet. Alors que moi j’habite à Nongo. Donc, c’est des acrobaties pour parvenir à inverser la vérité. C’est ce qu’ils sont en train de faire. La plainte était portée contre Louis M’bemba Soumah et l’USTG. L’USTG est une personne morale. Après, ils effacent et mettent mon nom juste pour avoir raison sur du faux. La vérité est de notre côté. Aujourd’hui l’USTG se porte très bien. Vous avez à l’intérieur de l’USTG, les banques, les assurances, les institutions de micro finance, vous avez le transport, le carburant, (…) Vous avez les eaux et l’électricité. Nous avons nos hommes. Vous avez le secteur informel en notre sein. Donc nous nous portons très bien. Et aujourd’hui, je le dis ici haut et fort, c’est la seule centrale syndicale qui peut porter des revendications dans ce pays et avoir des résultats et améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs de Guinée. Nous sommes les seuls et nous en sommes fiers.

Que reprochait-on à feu Louis M’bemba Soumah ?

La première fois, ils ont dit que Louis M’bemba Soumah avait détourné de l’argent. Ils sont allés bloquer notre compte à la Société générale. Vous savez les banques c’est la loi. La société générale, après avoir examiné les documents et découvert que la vérité est de notre côté a levé la suspension. On a dit que Louis M’bemba Soumah a détourné de l’argent. C’est le plus propre des Guinéens. Il n’a pas besoin de ce qui appartient à l’autre. Et pour l’USTG, pour dire que nous, nous avons organisé le mauvais congrès. Qu’ils le démontrent. Où était celui qui a organisé le congrès qui est capable de reporter le congrès même à une minute de celui-ci ? C’est Louis M’bemba Soumah. Il était là président d’honneur à côté de moi jusqu’à sa mort.

Est-ce qu’une décision a été rendue par la cour d’appel, et laquelle ?

La cour d’appel a été dessaisie de l’affaire. Parce qu’ils ont utilisé de faux documents pour nous amener récemment à la cour d’appel. La cour suprême a regardé le dossier, parce que c’est le recours en dernier ressort. Ils ont cassé. C’est terminé. D’ailleurs, les cours et tribunaux n’ont pas vocation à juger les affaires syndicales. C’est le tribunal du travail. Et le tribunal du travail s’est déjà prononcé en notre faveur, naturellement. Parce que c’est la vérité. Le Guinéen aime le mensonge. Ils tournent en rond. Il vous souviendra que lors des obsèques de Louis Bemba Soumah, j’ai vu des gens pleurer là-bas. C’est des larmes de crocodile. Vous savez, l’être humain ne pleure pas le mort. Mais il voit en ce mort sa propre condition. Il se dit que je serais comme ça demain. Donc c’est des larmes de crocodile qu’on a sorties là-bas ce jour-là. Pour dire on va se réconcilier, après fuir la réconciliation. Parce que nous, au sortir de là-bas, on a mis en place une Task force (groupe de travail, ndlr) qui a travaillé. On a sorti des TDR, que nous avons remis à la commission. Mais ils refusent que ça bouge. Parce que c’est eux qui ont quitté la maison. Ils doivent revenir à la maison et se plier aux conditions de la maison. Nous, nous voulons la réconciliation.

Vous parlez de retour à la maison, alors que récemment Aboubacar Soumah a quitté votre maison pour une autre maison. Vous pensez qu’il pourrait y avoir une possible réconciliation dans cette situation ?

Je ne parle pas de personne physique. Vous savez, moi j’ai horreur de parler d’une personne. Le SLECG est à l’intérieur de L’USTG. Vous avez vu toutes les déclarations faites par le SLECG à l’intérieur du pays tous les jours. Et vous avez vu hier ou avant-hier, Oumar Tounkara dire, que lui, il n’est pas encore retraité [allusion faite à Aboubacar Soumah et à Portos, son adjoint du SLECG] … Nous c’est l’institution. Vous ne pouvez pas discuter de la conception, de la vision d’un individu. Si demain le citoyen tartempion veut quitter une association, vous pouvez commenter ça ? C’est sa volonté. Il est libre d’appartenir à n’importe quelle association. Ça on ne commente pas. La seule chose qu’on commente, c’est que le SLECG reste et demeure à l’USTG et que cette dernière se porte très bien. Les deux membres fondateurs historiques de L’USTG sont la FESABAG et le SLECG.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

 

 

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