Souleymane Thianguel Bah n’a pas assassiné le journaliste Koula Diallo, ce jour de février 2016, lors d’affrontements entre militants de l’UFDG au siège dudit parti.
Le tribunal qui avait gardé un certain « Thianguel » dans les liens de la culpabilité en le condamnant par défaut à la réclusion criminelle à perpétuité, dit qu’il ne s’agit pas de Souleymane Thianguel Bah, à l’époque patron de la communication de l’UFDG. C’est du moins la ligne de défense de l’Etat guinéen à la cour de justice de la CEDEAO où il a été trimballé par celui-ci.
Nous qui n’avons ni les moyens encore moins les prérogatives de désigner un coupable – même si c’est un de nos journalistes qui a été lâchement assassiné -, ne pouvons que nous en tenir à la position officielle.
Toutefois, nous l’avons écrit et nous pensons encore comme Bah Oury à l’annonce du verdict : la justice avait pris une « décision politique » en condamnant des absents et en libérant ceux qui étaient physiquement au tribunal et sur qui pesaient de très lourds soupçons.
Dès lors, il est totalement futile de se poser des questions sur le retour de Souley Thianguel qui devait retrouver les siens sans être inquiété, n’étant visé par aucune procédure. Mais la question incontournable, lancinante est toujours là : qui a tué le journaliste Koula Diallo ce jour de février 2016 au siège de l’UFDG ?
Dans un contexte où le meurtre a été constaté (avec un trou sur la poitrine, trace d’une balle qui lui a ôté la vie), dans un contexte où les témoins étaient nombreux, dans un contexte où des pièces à conviction ont été saisies et scellées, dans un contexte où les témoignages des uns et des autres ont permis de retracer le fil du drame qui a frappé une famille, laissant une fillette orpheline et des parents, amis, proches et confrères inconsolables, ne pas trouver de coupable c’est comme si on tuait Mohamed Koula Diallo une seconde fois.
Que Souley Thianguel, ait eu le droit de rentrer au bercail – avec ou sans la moindre négociation – est une chose. Que le meurtre de Koula ne soit jusqu’à ce jour pas élucidé, avec toute une foule de questions restées sans réponse, est un véritable scandale. Et c’est ce que nous disons.
Par Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com