Dans son élan de réduire la pauvreté à travers le « partage de la prospérité » instruit par le président de la République, l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) a lancé les opérations de transferts monétaires dans la zone spéciale de Conakry.
Lancé dans les 5 communes de la capitale guinéenne (Kaloum, Ratoma, Matam, Dixinn et Matoto), ce cinquième déploiement financier concerne plus de 20 000 ménages soit 130 000 personnes, jugés être dans l’extrême pauvreté.
Dans la commune de Kaloum, ils étaient plusieurs à venir chercher la somme de 250 mille francs guinéens, qui devient pour eux un moyen de se sentir moins vulnérables.
Souaré Mohamed Tahir, au compte de l’ANIES, nous a confié les statistiques de cette commune, qui est le principal centre administratif de la capitale guinéenne. « Nous sommes aujourd’hui sur le TM5, ce qui veut dire transfert monétaire numéro 5. À Kaloum on a 1352 bénéficiaires qui sont virés », a-t-il précisé.
Sur un total de plus de 1300 bénéficiaires, plus de 60% du paiement a du se faire en fin de journée. C’est en tout cas la promesse des payeurs.
Apparemment heureuse de ce soutien gouvernemental, Mabetty Camara, a déclaré : « Ce n’est pas ma première fois de prendre cet argent. Cela a vraiment changé notre vie. Nous utilisons surtout cet argent pour faire le petit commerce afin de le fructueux. Ce qui nous permet de payer la scolarité de nos enfants, acheter leurs livres et habits. Depuis que nous percevons ce montant, notre vie n’est certes pas parfaite. Mais elle s’est nettement améliorée. Nous sommes vraiment contents d’avoir cette somme de la part de l’Etat. Nous les remercions et les encourageons à poursuivre cette action. »
Même son de cloche chez Momo Conté, ancien comptable. Qui a fait savoir que cet argent, « est très utile pour nous les pères de familles. Puisqu’il nous décharge considérablement. Quand je prends cette somme, je le remets à ma femme, elle fait son business. Elle vend du Djindja [jus de gingembre] et du Bissap [jus d’hibiscus]. Nous n’avons jamais eu cette sorte d’initiative ici. J’ai vécu l’ère Sékou Touré, celle de Lansana et celle de Dadis. Mon âge ne me permet pas de mentir. Ça me suffit largement. Merci à l’Etat pour cela ».
Après cette commune, nous nous sommes rendus dans celle de Matoto, qui selon Ayouba Condé, responsable accompagnement communautaire chez ANIES, comporte « 6 745 bénéficiaires, ce qui fait environ 47 mille et quelques bénéficiaires individuels ».
Avant d’expliquer que « ce premier volet va concerner les transferts monétaires. Et quand on donne de l’argent à ces personnes qui sont pauvres, on a tout un paquet d’accompagnements qui seront appliqués, ce qui permet à ces personnes de sortir graduellement de la pauvreté et faciliter dans un deuxième volet ce qu’on appelle l’inclusion financière. Qui est une des ambitions des pays en voie de développement et qui, ici, fait partie des politiques phares de notre gouvernement actuel ».
Ici, le transfert se fait pour 10 200 ménages.
Au compte des bénéficiaires, Souleymane Cissé, a confié: « Ça fait la cinquième fois que je reçois mon dû. Moi je suis tapissier. Mais je n’ai pas de grands moyens qui me permettent de faire fonctionner mon métier. Mais ce que l’ANIES me donne, me permet de payer mon loyer. J’ai 13 personnes à nourrir. Cet argent complète ce que je gagne de par moi-même. »
A son tour, Yattara Mohamed a abondamment remercié Dieu et le gouvernement. « Je ne ferais que remercier le bon Dieu et le gouvernement. Parce que ce n’est pas tout le monde qui peut te donner cette somme. Le peu que l’ANIES donne nous soulage vraiment. Je souhaite vraiment que ça continue », a-t-il affirmé.
Après les 5 communes de la capitale, l’ANIES compte étendre cette opération à l’intérieur du pays, dès le mois de juillet 2021 ; avec comme objectif de toucher près d’1,5 millions de personnes en situation d’extrême pauvreté.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com