Bruxelles a proposé mercredi de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves dans l’UE à partir de 2035, ce qui entraînerait de facto l’arrêt des ventes de véhicules essence et diesel à cette date au profit des motorisations 100% électriques.
La mesure doit contribuer à atteindre les objectifs climatiques de l’UE, mais « elle bénéficiera aussi aux citoyens en réduisant les dépenses énergétiques et en améliorant la qualité de l’air », a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.
La filière automobile s’inquiète cependant d’un manque de bornes de recharge et d’une transformation industrielle qui pourrait provoquer une hémorragie d’emplois.
La suppression complète des émissions de CO2 concernera aussi les véhicules utilitaires légers (vans et camionnettes de livraisons) à la même date. L’automobile, premier mode de déplacement des Européens, représente environ 15% des émissions de ce gaz responsable du réchauffement climatique.
Les véhicules électriques à batteries étant actuellement les seuls à satisfaire l’exigence du zéro émission, ils deviendraient de facto les seuls sur le marché du neuf en Europe à partir de 2035, même si aucune technologie ne sera officiellement imposée.
A cet horizon, le projet de législation, s’il était adopté en l’état, signifierait la fin des véhicules hybrides (essence-électrique) et hybrides rechargeables, considérées comme des technologies transitoires.
Mais la proposition de la Commission sera encore discutée pendant plus d’un an par le Parlement européen et les Etats membres, ce qui pourrait conduire à des ajustements importants.
Un bras de fer oppose les principaux pays producteurs (Allemagne, France, Espagne, Italie) à ceux qui n’ont pas de constructeurs nationaux comme l’Autriche, le Danemark ou les Pays-Bas.
L’Europe avait déjà imposé dès 2020 un plafond moyen de 95 grammes de CO2 par kilomètre aux constructeurs automobiles, qui devait être encore abaissé de 15% en 2025 et de 37,5% en 2030.
Finalement, cette réduction sera renforcée pour atteindre 55% en 2030, puis 100% en 2035, selon la proposition de Bruxelles. Ces chiffres représenteraient une immense contrainte pour une industrie qui devra compter aussi d’ici 2027 sur le durcissement des normes de pollution imposées aux moteurs thermiques.
Cependant, la proposition de l’exécutif européen ne prévoit aucune mesure nouvelle d’ici à 2030, la cible de 2025 restant inchangée, pour laisser le temps à l’industrie automobile d’adapter ses investissements industriels.
Elle s’accompagne d’un engagement à fortement développer les bornes de recharges sur les routes européennes. « Le long des principales routes en Europe, il faut qu’il y ait des points de charge tous les 60 kilomètres », a promis la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
A la fin de l’an dernier, l’UE recensait 260.000 points de recharge publiquement accessibles parmi ses 27 Etats membres, dont 70% dans seulement trois pays (Allemagne, France, Pays-Bas). Elle s’engage développer le réseau pour atteindre 1 million en 2025 et 3,5 millions en 2030.
AFP