Censure

Mines. Petits pas de Rio Tinto en Guinée, et pas de géant… ailleurs

Avec un chiffre d’affaires en nette hausse (+71%) en juin 2021, par rapport à la même période en 2020, le géant mondial Rio Tinto, qui a inauguré récemment un nouveau siège à Conakry, avance dans ses projets dans d’autres pays, loin du Simandou et de ses problèmes d’infrastructures.

Si l’exploitation des blocs 3 et 4 du Simandou traîne en Guinée, la major de l’industrie minière vient de publier le 28 juillet 2021 ses résultats financiers (les comptes ont été arrêtés le 30 juin 2021) indiquant un chiffre d’affaires de plus de 33 milliards de dollars USD et un bénéfice net 12,3 milliards USD, selon les informations fournies par la compagnie.

Ces données indiquent une explosion des chiffres favorables à Rio Tinto que son (Chief Executive Officer (CEO), Jakob Stausholm, explique par la forte demande des produits du géant mondial, en raison de la pandémie de Covid-19.

« Les mesures de relance du gouvernement en réponse aux pressions actuelles du COVID-19 ont entraîné une forte demande pour nos produits à une époque d’offre limitée, entraînant une augmentation significative de la plupart des prix », a dit le patron de Rio Tinto.

« Nous nous sommes concentrés sur l’exploitation sûre de nos actifs de classe mondiale et la fourniture de produits à nos clients. Cela nous a permis, malgré les défis opérationnels, de produire des résultats financiers records avec des flux de trésorerie disponibles de 10,2 milliards de dollars et un bénéfice sous-jacent de 12,2 milliards USD, après impôts et redevances gouvernementales de 7,3 milliards USD », a-t-il ajouté.

Globalement, Rio Tinto compte d’ailleurs investir dans plusieurs projets de mines très éloignées de la Guinée, un pays où elle contrôle pourtant la moitié du Simandou, un gisement de classe mondiale situé au sud-est, annoncée comme la plus riche du monde (plus de 67% de teneur en fer).

Il y a essentiellement le projet Resolution Cooper en Arizona (USA), où l’entreprise compte développer une mine de cuivre souterraine, Winu Cooper/Gold (cuivre et or) en Australie occidentale et surtout le dernier projet en date, porté à bout de bras par ses responsables visant à produire de grandes quantités de lithium (un minerai entrant dans la fabrication des batteries électriques) à Jadar, en Serbie.

Au moins 2,4 milliards USD seront injectés dans le projet de Jadar où la compagnie espère produire plus de 2,3 millions de tonnes de carbonate de lithium au cours des 40 ans de vie prévus pour la mine.

Parallèlement à ces gisements mentionnés plus haut, Rio Tinto a démarré les premiers travaux d’exploitation dans la mine de fer de remplacement de Gudai Darri, toujours en Australie occidentale, un projet qui devrait atteindre sa vitesse de croisière en 2023.

Dans la même zone de Pibara, le géant minier est implanté à West Angelas, Robe Valley et à Western Turner Syncline où il compte démarrer ou renforcer ses futures exploitations.

« Nous apportons des changements réels et durables à la façon dont nous nous engageons, interagissons et opérons, et nous nous engageons à nous assurer que nous avons des relations solides et positives partout où nous exerçons nos activités », a commenté Stausholm.

Ceux qui, en Guinée, s’attendent à une révolution dans la stratégie du géant anglo-australien, installé dans ce pays d’Afrique de l’ouest depuis 1997, peuvent encore patienter.

L’autre moitié du Mont Simandou (blocs 1 et 2) est contrôlée par le consortium SMB-WINNING.

Cet investisseur qui exploite déjà une mine de bauxite du côté de Boké, à l’ouest du pays, a signé des accords avec l’Etat guinéen pour l’exploitation de la partie nord du gisement de fer, avec à la clé la construction d’un chemin de fer de 670km (dénommé « Transguinéen ») et un port en eau profonde du côté de Forécariah, à environ 100 km de la capitale Conakry.

Westaf Mining

PS. Le titre est de guinee7

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