Dans un décret rendu public ce mardi 3 août 2021, le gouvernement guinéen a décidé d’augmenter le prix du carburant à la pompe. Désormais, le prix d’un litre d’essence passe de 9 000 à 11000 GNF. Qu’en pensent les citoyens à Dubréka [50 km de Conakry]. Nous leur avons tendu notre micro.
Babara Camara, syndicaliste, gare routière de Dubreka
Si les prix des produits étaient restés intacts, je pense que le gouvernement n’allait pas avoir le courage d’augmenter le prix de l’essence à la pompe
Soumah Mohamed, responsable des conducteurs de taxis motos du km5
Quand l’état de la route n’est pas bon, le véhicule consomme plus d’essence
En plus, cette augmentation du prix du carburant ne jouera pas seulement sur les gens qui ont des engins roulants. Cette décision du gouvernement aura forcément des conséquences néfastes sur la vie des citoyens guinéens.
Il faut vraiment que l’état essaie de revoir cette décision. Sinon, ça va chauffer de plus. Parce qu’il n’y a pas de route dans le pays, et l’Etat a demandé aux chauffeurs de maintenir les anciens prix. Moi, je pense que personne ne sera d’accord avec cette décision. Quand l’état de la route n’est pas bon, le véhicule ou la moto consomme plus d’essence, parce que tu ne pourras pas rouler à l’allure qui est autorisée quand la route est bonne ».
Fodé Moussa Sylla, conducteur taxi-moto
Tout à l’heure il y a eu des discussions entre moi et un client… j’ai pris le col de sa chemise
« Ce que nous constatons par rapport à cette augmentation du prix du carburant à la pompe, c’est que c’est une confusion qui a été créée comme ça. Parce qu’on ne peut pas augmenter le prix du carburant à la pompe et dire aux chauffeurs de ne pas augmenter le prix du transport. Aucun conducteur ou chauffeur n’acceptera de transporter les passagers sans au moins gagner le prix de son essence. Comme ils ont donné le prix du carburant à la pompe, à vrai dire ils devraient aussi dire les différents prix aux chauffeurs, à commencer par le grand Conakry et toutes les villes de l’intérieur. Et, il y aura une compréhension entre nous et les clients [Les prix ont été donnés par le syndicat des transporteurs, NDLR].
Au moins ils peuvent laisser un litre à la pompe à 10 000 GNF, et faire ce qu’ils veulent. Tout à l’heure il y a eu des discussions entre moi et un client, il m’a demandé de l’envoyer au quartier Tanènè et arrivé au lieu indiqué, il me remet 3000 GNF. Je lui ai dit de payer 5000 GNF. Parce que c’est le prix que nous les motards, on s’est convenu depuis ce matin. Il a refusé de donner les 2000 francs qui restaient à payer, et sans plus tarder j’ai pris le col de sa chemise. Mais c’est grâce à l’intervention des citoyens dudit quartier que je l’ai laissé ».
Foko MILLIMONO, depuis Dubreka pour guinee7.com