Pendant que la grève entamée lundi, 9 août, suit son cours, de nombreux conducteurs de taxis ont repris le boulot ce mardi sur l’Autoroute Fidel Castro.
C’est le cas des taxis appelés en langue soussou « Dembaya kha börè saré » ce qui signifie en français « prix de la sauce familiale », qui circulent sur cette route, avec comme clientes habituelles, des mareyeuses et marchandes.
D’autres taximen aussi majorant le prix à 2000 francs guinéens circulent et transportent les citoyens qui squattent les abords de la route.
Rencontré sur l’échangeur de l’aéroport, M. Sidibé, nous a expliqué sa souffrance. « Je suis là depuis 30 minutes, environ. Je quitte Sangoyah. Il n’y a pas de prix fixe dans le transport. Ça se négocie. Je suis venu à bord d’une voiture personnelle et j’ai payé 2000 francs guinéens. Mais ce qui fatigue le plus, c’est le fait de découper les tronçons. Ça fait deux fois que je prends la voiture, après ici, ça sera Gbessia, ensuite Kenien. Le temps d’arriver à Madina ça me fera 10 mille. Alors que d’habitude Madina c’est 4500 francs guinéens », a révélé ce citoyen.
Avant de conseiller: « Au gouvernement et au système syndical du transport terrestre, je les conseille de se rapprocher de la population. Les exploitants de la route ont certaines conditions liées à leurs manières de vivre. L’augmentation du prix du carburant, c’est vrai, que c’est une réalité. Mais il y a une autre approche qui puisse permettre à ceux-ci de se mettre à l’ordre. J’ai vécu en Côte d’Ivoire et je continue à comparer les choses. Dans le transport terrestre, il y a un système là-bas qui peut s’adapter ici. C’est que le ministère du transport essaye d’apporter un soutien à ce secteur qui couvre plus de 4000 à 5000 véhicules. Si vraiment il y a un système de gestion rapproché, les gens peuvent se mettre à l’ordre et agir de cette manière. Ça vaut mieux que de faire des grèves ou créer d’autres souffrances qui ne sont pas valables. »
Cependant, sur l’axe Le prince, c’est toute une autre histoire. Pas l’ombre d’un taxi. Les citoyens sont obligés de grimper dans le premier véhicule venu et aussi de se conformer à l’humeur du propriétaire.
Baldé Ibrahima Diego, diplômé de la faculté des sciences juridiques et politiques, en a fait les frais. « J’ai quitté Sonfonia pour la ville depuis le matin, aux environs de 8h. Il est 11h comme ça et je suis encore à Hamdallaye. C’est par tronçon que je prends la voiture. Le prix par tronçon n’a pas changé. Mais vu l’absence des taxis, les chauffeurs des voitures personnelles nous font payer 2000 francs par tronçon. Et hier, certains allaient jusqu’à 3000 francs guinéens », a-t-il regretté.
« Nous sommes vraiment dans l’amertume. Du fait qu’il n’y a pas de voitures, les activités sont bloquées. Je demande de l’aide à l’Etat. Nous ne comptons que sur eux. Qu’ils nous viennent au secours. Il faut qu’ils se comprennent, afin que nous sortions de ces difficultés », a-t-il lancé comme appel.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com