Là-bas dans la savane mandingue, sur la terre de ses ancêtres, plus précisément à Kankan, croupit dans les geôles de l’obscurantisme et de l’arbitraire un homme.
Son nom : Nanfo Diaby
Son « crime » : Avoir dirigé, chez lui, dans sa maison, une prière en maninka kan (langue maninka).
Oui, vous ne rêvez pas, au XXIème siècle, en terre africaine de Guinée, berceau de grands empires et civilisations noires, république laïque, un homme est privé de sa liberté pour avoir prié dans sa langue maternelle.
Face à cette absurdité sans nom, le silence assourdissant des intellectuels guinéens ressemble fortement à un acte de trahison.
Pour ma part, je m’insurge contre l’incarcération de Nanfo Diaby et demande aux autorités de la République de Guinée de le libérer et le protéger contre les fanatiques qui le vouent aux gémonies.
Et, à Nanfo Diaby, je dis :
J’irai prier avec toi.
J’irai prier avec toi sur la terre de nos ancêtres, berceau de l’humanité.
J’irai prier avec toi pour nous adresser à notre créateur dans la langue avec laquelle il nous a créés.
J’irai prier avec toi pour briser les chaînes des esprits qui te privent de ta liberté.
J’irai prier avec toi contre la mystification et l’obscurantisme.
J’irai prier avec toi contre l’aliénation et le mépris de soi.
J’irai prier avec toi pour rendre à l’Homme noir sa vraie place dans l’Histoire de l’humanité.
J’irai prier avec toi pour que nos descendants portent les prénoms de nos ancêtres.
J’irai prier avec toi pour que les générations futures prient et fassent de la science dans leurs langues.
J’irai prier avec toi pour pardonner à ceux qui te souhaitent du mal car ils ne savent pas ce qu’ils font.
J’irai prier avec toi pour la postérité.
Puisse Dieu bénir la Guinée !