Malgré la signature d’un accord de coopération militaire entre les deux pays et déjà ratifié par la Guinée, la frontière terrestre guinéo- sénégalaise continue à être fermée, cela au détriment des citoyens qui souhaitent rallier les deux pays.
Joint ce samedi, Bah Oury, président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG), a apporté son analyse face à cette situation qui perdure.
De prime abord, le leader politique a tout d’abord rappelé que : « C’est les autorités guinéennes qui ont unilatéralement fermé les frontières à la veille des élections présidentielles de l’année dernière. Or, cette fermeture des frontières n’était pas du tout en règle par rapport aux traités que la Guinée a signés et ratifiés avec la CEDEAO; libre circulation des personnes et de biens. Une fermeture qui perdure dans le temps sous prétexte de questions sécuritaires, nécessairement pose de sérieux problèmes. Parce que cela veut dire que de manière unilatérale, notre pays a considéré les autres pays comme étant des pays hostiles. Et dans le cadre de l’espace CEDEAO et des relations de bon voisinage entre la Guinée et ces différents pays, la question ne se pose pas. D’autant plus que nous avons de fortes communautés qui vivent de part et d’autre de ces frontières. »
Par ailleurs, il a expliqué la non ratification de cet accord par le Sénégal, par une question d’agenda. « Les pourparlers ont été menés et la diplomatie a fait son œuvre. La CEDEAO a été saisie. Elle a traîné les pieds avant de le faire ; mais par la suite, le président Nana Akufo-Addo a pris les choses en main. D’où les missions de bons offices à Conakry pour amener les autorités guinéennes à faire preuve de plus de flexibilité. Cela a abouti à la signature d’un accord militaire de coopération lors d’un sommet de la CEDEAO. La Guinée l’a ratifié. C’est une bonne chose. Le Sénégal pas encore. Mais, vous savez la ratification d’un traité parfois dépend de l’agenda des assemblées nationales de chaque pays. Tout le monde n’a pas les mêmes priorités en termes de signature de traités. La Guinée prétexte cela pour continuer à fermer la frontière. La Guinée Bissau et le Sénégal estiment que la décision de la fermeture est venue unilatéralement de Conakry. Et de leurs points de vue, légalement la frontière n’est pas fermée de leurs côtés. Donc si la frontière est fermée, c’est du côté de la Guinée », a-t-il soutenu.
Avant d’affirmer ne pas comprendre que « les autorités guinéennes continuent à prétexter le fait que le Sénégal n’a pas ratifié cet accord militaire de coopération pour ne pas ouvrir les frontières. Parce que d’abord, avant ce traité, nous avons des traités qui nous imposent la libre circulation des personnes et des biens. Je crois que c’est d’ailleurs notre gouvernement qui doit prendre les choses en main, assumer ses responsabilités et respecter les règles internationales que la Guinée a signées depuis plusieurs décennies de cela. Et nous disons que nous sommes le chantre du panafricanisme. Mais l’attitude du gouvernement guinéen ne va pas dans ce sens ».
« Ne tournons pas autour du pot. Certains veulent par ce biais-là, continuer à anéantir l’économie nationale; à créer des problèmes aux citoyens guinéens qui sont déjà impactés par des épidémies de toutes natures et maintenant par des décisions politiques qui ne contribuent en rien à soulager les difficultés des populations, tout au contraire à les aggraver », a-t-il résumé.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com