Des acteurs de la société civile guinéenne ont rencontré ce mercredi le CNRD. Après plus d’une heure de rencontre avec le colonel Mamady Doumbouya, ils se sont confiés.
Dr Dansa Kourouma, président du conseil national des organisations de la société civile de Guinée
« nous avons transmis un document de propositions et ce document n’est pas un document qui narre le passé »
« Les valeurs édictées par le CNRD cadrent parfaitement avec les préoccupations des organisations de la société civile. Mais on a ajouté une valeur qui est l’organisation d’élections libres, transparentes, équitables sur la base d’une démocratie dont les racines seront renforcées. Une démocratie qui sera soutenue par des institutions démocratiques solides, légitimes et indépendantes. Enfin, nous avons transmis un document de propositions et ce document n’est pas un document qui narre le passé ; mais c’est un document qui balise les principes et les valeurs sur lesquels la transition doit reposer pour répondre aux attentes légitimes du peuple de Guinée. Le passage obligé, c’est la réussite de la transition par la mise en place d’organes de transition inclusifs et d’organes de transition dont les membres sont choisis sur la base de leurs compétences, mais pas de leurs appartenances. La deuxième chose qui est fondamentale dans notre document, c’est la refondation des institutions. Si la démocratie guinéenne balbutie c’est parce qu’elle n’est pas soutenue par des institutions solides. Les institutions républicaines de la Guinée vibrent au rythme de la volonté du seul pouvoir exécutif. Et, la troisième chose qui est fondamentale c’est la restauration de l’État de droit et la mise en place d’un processus de conscientisation de la population qui doit aboutir à une justice transitionnelle, qui doit donner la valeur et la place aux différentes structures de notre pays à travers un pardon et la réparation des préjudices »
Me Djibril Kouyaté, président de l’ordre des avocats de Guinée
« Les grandes préoccupations sont connues de tous »
« La rencontre s’est très bien passée. Nous avons eu l’occasion en notre qualité de bâtonnier de renouveler ce que nous avions dit dans notre déclaration, c’est-à-dire : nous mettre à la disposition du peuple pour être présents à toute les concertations qui seront organisées et œuvrer pour que la démocratie puisse être mieux ancrée dans notre pays. C’était une rencontre enrichissante et émouvante surtout. Elle s’est terminée par la déclaration de la présidente des handicapés de Guinée. Les uns et les autres n’avaient pas assez de temps pour s’exprimer. Mais ce qui est sûr, les grandes préoccupations ont été dégagées de part et d’autre. Les grandes préoccupations sont connues de tous. Je veux parler des grands problèmes du pays que ça soit sur le plan social, économique et politique ».
Masoud Barry, L’organisation de secours aux personnes handicapées
« j’ai plaidé pour les personnes handicapées surtout sur l’accessibilité des personnes handicapées »
« j’ai plaidé pour les personnes handicapées surtout sur l’accessibilité des personnes handicapées. Quand vous regardez les écoles ne sont pas adaptées, les hôpitaux ne le sont plus. Il n’y a pas d’emploi pour les personnes handicapées. Donc mon plaidoyer a porté sur ces aspects. Il a rassuré en disant qu’il prend note. Je suis optimiste, puisqu’il s’est lui-même déplacé jusqu’à mon niveau pour entendre ce que je voulais lui dire. Et là, moi je suis sûre et certaine qu’il prendra note comme il l’a dit ».
Zakiou Deen Camara « Oudy 1er », 3ème vice-président de l’Union des artistes et musiciens de Guinée
« les artistes que nous sommes, ne sommes pas que des démagogues »
« Nous sommes venus écouter les nouvelles autorités qui ont un discours vraiment rassurant, un discours de renouveau. Notre inquiétude aujourd’hui, c’est comment faire en sorte que la culture guinéenne ait la première place aujourd’hui en Afrique. Parce que nous sommes restés souvent délaissée par les gouvernements précédents. Et aujourd’hui il est temps que les artistes participent aussi à cette nouvelle ère dans notre pays. Donc nous sommes venus apporter notre contribution. Dire aussi qu’on est présent et en même temps plaider une grande cause qui est celle des restrictions. Parce qu’aujourd’hui vous savez que les artistes vivent une situation précaire. Et donc si on peut reprendre nos activités, comme ça se passe ici aujourd’hui, parce que vous avez vu les gestes barrières sont respectés…Je pense que ça peut être de même pour nous pour que nous puissions reprendre les activités. Vous voyez dans les autres pays limitrophes comme le Sénégal, le Mali et la Côte d’Ivoire, les concerts ont repris, les bars sont ouverts. Donc aujourd’hui beaucoup de gens sont au chômage. Le secteur culturel est le secteur le plus impacté par la Covid-19. Nous venons dire aux nouvelles autorités que désormais l’union des artistes et musiciens de Guinée, est disponible à accompagner la Guinée dans son processus de développement et de réconciliation. Nous faisons partie de la société civile. On est venu apporter notre contribution à l’édifice national, qui est d’abord de réconcilier tous les Guinéens, montrer aux yeux du monde que les artistes que nous sommes, ne sommes pas que des démagogues, nous ne sommes pas là que pour chanter, mais nous sommes là pour participer à l’évolution de la Guinée ».
Abdou Lory Sylla et Bhoye Barry pour guinee7.com