Dans un communiqué lu sur les ondes de la télévision nationale, le vendredi 17 septembre, le Comité National de Rassemblement et du Développement a convié les acteurs culturels à une réunion inclusive.
Cette invitation qui aura lieu le lundi 20 septembre de 12h à 14h, au palais du peuple de Conakry, s’inscrit dans le cadre de la poursuite des concertations nationales déclenchées entre les nouvelles autorités guinéennes et les forces vives de la nation.
Une opportunité pour un secteur qui, depuis 2010, a toujours été quasiment omis dans les différentes politiques générales présentées par les trois premiers ministres, Mohamed Saïd Fofana, Mamady Youla et Ibrahima Kassory Fofana, du défunt régime.
La transition va-t-elle donner un nouveau souffle à la culture?
A l’heure où la culture guinéenne et ses acteurs agonisaient depuis deux ans, pour des raisons politiques camouflées derrière une raison sanitaire, aucune activité artistique ne s’est tenue en Guinée, voilà que le processus de transition vient allumer la flamme de l’espoir.
Pour cette nouvelle page de l’histoire de la Guinée, il est opportun pour les acteurs culturels de mettre fin à la guerre des égos et aussi, de faire taire le conflit de leadership et l’égoïsme qui minent le secteur. Evitez de mener un combat commun mais à rang dispersé car cela risque de faire capoter le rêve d’une culture guinéenne au service du développement économique de sa nation.
L’heure est à l’union des idées, des compétences, des stratégies et surtout, il est l’heure de proposer à la nouvelle équipe au pouvoir, un programme de développement culturel qui fera comprendre que la culture et les arts sont des vecteurs de développement économique et de promotion de la destination Guinée. Prendre la culture pour du divertissement et comme un facteur de consolidation de la paix est révolue, donnez de la place et de la force à une culture qui renfloue les caisses de l’Etat. Ce qui revient à dire de façon lucide aux décideurs, que la culture au même titre que les mines voire même plus, peut contribuer au PIB (produit intérieur brut) si la volonté politique et un bon management de ses ressources sont mis en mouvement.
Evitez les erreurs du passé!
« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », nous enseigne Albert Einstein.
Les nouvelles autorités, le CNRD, veulent écouter les acteurs culturels pour mesurer les difficultés mais aussi, pour savoir quelles solutions envisager pour sortir la culture de sa léthargie. Sur ce, il est judicieux d’avancer pour un départ, le pion de la reprise des activités culturelles car depuis deux ans, des familles tirent le diable par la queue, des jeunes sont au chômage, certains opérateurs culturels sont embêtés par les créanciers et le plus regrettable, l’acteur culturel guinéen a été réduit à sa plus petite expression car une forme de mendicité avait pris le dessus sur l’expression de la valeur artistique et intellectuelle.
N’est-il pas mieux, pour l’heure, de faire des propositions concrètes allant dans le sens de la création et du fonctionnement d’UNE VÉRITABLE INDUSTRIE CULTURELLE FORTE, que de réclamer le remboursement des investissements pour les concerts et événements impactés en raison de la Covid-19?
L’heure est à l’union et aux propositions fortes afin de tailler sur mesure, une politique culturelle répondant aux aspirations du secteur culturel et aux tendances du marché mondial des arts.
Sachez que nous sommes dans une phase de transition et non dans celle d’une gouvernance effective.
Proposez ce qui peut sauver les futurs investissements du secteur culturel et sauver par la même occasion, la culture et les arts de la République de Guinée du mal qui le gangrène depuis 1984.
Alpha Camara (Le sérum)