Censure

Gnelloy devant le juge nie avoir insulté la fille de Biro : « puisque je ne la connaissais pas »

L’affaire opposant Kadiatou Diallo, la fille de l’ancien président de l’Assemblée nationale à Ousmane Gnelloy Diallo, partisan du RPG-ARC-EN-CIEL, ex parti au pouvoir, s’est poursuivi dans la salle d’audience de la cour d’appel de Conakry ce jeudi.

Le prévenu est poursuivi pour, « menaces de mort et injures publiques ».

L’audience du jour s’est ouverte par l’intervention de l’avocat de la partie civile. Me Pepe Antoine Lamah s’est attelé à démontrer qu’il n’y a eu aucune violation de droit légal, comme l’a soutenu le camp adverse. Il a notamment fait savoir que c’était Gnelloy lui-même en choisissant de ne « comparaître » devant le tribunal de Dixinn, qui s’est soustrait à un « procès juste et équitable ».

Il a également affirmé le fait que l’accusé a reçu la « citation à comparaître » et à sciemment refusé de se présenter à la justice et s’en est plutôt « moqué » sur les réseaux sociaux. Pour en faire foi, il a parlé des « captures d’écrans » de posts sur Facebook, dont la paternité est accordée à Gnelloy.

Enfin, il a demandé au juge de permettre la projection d’une vidéo qui prouve l’accusation de « menaces et injures ».

À sa suite, le procureur général a abondé dans le même sens. Selon lui aucun article du code de procédure pénale, n’a été violé par la procédure qui a abouti au lancement du mandat d’arrêt par le juge Alphonse Charles Wright et à l’arrestation de Gnelloy.

La défense, elle, a soutenu, que Gnelloy ne s’est pas soustrait à la justice. Mais qu’il n’y a pas eu audience à chaque fois que Gnelloy a été appelé à comparaître. A cet effet, ils ont estimé que le juge Charles Wright aurait dû lui servir une autre citation directe.

Les conseils de Gnelloy se sont également opposés à la demande de projection de la vidéo faite par la partie civile. Parce que d’après eux, la clé USB sur laquelle se trouve cette vidéo n’était pas versée au dossier de la première procédure. Chose à laquelle le juge aussi s’est opposé.

Le président du tribunal a posé des questions au prévenu sur les différentes publications qu’on lui attribue.

À la question de savoir s’il a menacé madame Kadiatou Diallo, Gnelloy a répondu : « je n’ai jamais fait ça. » Avant de poursuivre qu’il a juste répliqué : « je ne l’ai jamais insultée puisque je ne la connaissais pas. Mais c’est sa grande sœur qui a été la première à nous insulter. »

Il a aussi nié avoir reçu la citation à comparaître par voie d’huissier. « Je ne l’ai jamais vu et je ne le connais même pas sur la tombe de mon père », a-t-il soutenu.

Par ailleurs lorsque l’avocat lui a montré des captures d’écran, il a estimé qu’il y a plusieurs comptes en son nom. Mais que le sien, « il y a un point derrière ». Tout en niant les propos qui sont sur ce compte.

Enfin, il a déclaré que c’est sur les réseaux sociaux qu’il a découvert qu’un mandat d’arrêt avait été décerné contre sa personne.

Face à ce déni, l’avocat de la partie civile a suggéré au président du tribunal de saisir l’agence nationale de la sécurité informatique, pour que cette dernière fasse un rapport sur les changements effectués sur le compte du prévenu.

A leurs tours, les avocats de Gnelloy lui ont demandé ce qu’il était allé faire au haut commandement de la gendarmerie, là où il y a eu une altercation entre lui et la plaignante. À cette question, il a répondu qu’il était allé présenter ses excuses. Il a également dit avoir été suivi par cette dernière et d’autres personnes à sa sortie des locaux du Haut commandement et avoir été obligé de se réfugier auprès de la garde présidentielle.

À ce niveau, les avocats de Gnelloy ont signalé que leur client a été insulté par la grande sœur de Kadiatou Diallo à cause de son appartenance politique, dont il devait jouir librement.

Ils ont par ailleurs signalé à la cour que Gnelloy, le jour de son arrestation voyageait pour se faire soigner. Et par conséquent prétextant son état de santé, ils ont demandé une mise en liberté.

A cette demande, le ministère public a laissé le soin au président d’en décider librement.

Quant à l’avocat de la partie civile, il a déconseillé au président d’accéder à cette demande. Il a notamment rappelé les nombreuses fois où le prévenu n’avait pas répondu à l’appel de la justice.

Après ces interventions, le président du tribunal a rejeté la demande de mise en liberté, accédé à la projection de la vidéo et renvoyé l’affaire au 21 octobre prochain.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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