Jouant divers personnages sur les réseaux sociaux, pour faire chanter, le jeune Fodé Bengaly Camara, qui reconnaît avoir été intime avec plusieurs femmes, a été présenté à la presse ce mardi à Conakry par le service de l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM).
Selon, le commissaire Ibrahima Rifac, chef de département protection genre et enfance au niveau de l’OPROGEM, il s’agit d’un « cas de cyber-criminalité, atteinte à l’image et atteinte à nos bonnes mœurs ».
Avant d’expliquer que sur les réseaux sociaux, le prévenu est : « non seulement le grand frère qui réside au Canada, qui s’appelle Mohamed canadien Condé, c’est lui le petit frère qui s’appelle sur les réseaux sociaux Ibrahima Camara et c’est lui encore Starboy Fodé. »
« Les pièces justificatives que nous avons eues à travers son téléphone, à travers les messages et images que nous avons reçus, il y a au moins une trentaine de femmes qui sont déjà victimes. Et il y a même des femmes mariées qui en sont victimes », a-t-il révélé.
Fodé Bengaly Camara qui a reconnu les faits, est revenu sur son mode opératoire.
De prime abord, il s’est présenté comme : « Fodé Bengaly Camara à l’état civil. Sinon sur Facebook, j’ai trois comptes : l’un qui est Mohamed canadien Condé; il y a un autre qui est Ibrahima Camara et le troisième qui est Starboy Fodé. »
J’avais ces trois comptes, juste pour m’amuser avec des filles
A la question de savoir pourquoi toutes ces identités, il a expliqué : « J’avais ces trois comptes, puisque je vais le dire maintenant comme ça, juste pour m’amuser avec des filles. Au départ, il y avait des filles qui m’envoyaient des invitations pour me dire tu es beau, parce que je prenais des photos d’un artiste congolais que je mettais sur la photo de profil. C’est de là-bas que l’idée là m’est venue. Je me suis dit, comme il y a plein de femmes qui m’envoient des invitations, et pourtant en réalité je ne suis pas la personne qui figure sur les photos, je disais souvent à certaines que je voulais d’elles en mariage. Quand je vois qu’elles acceptent et que leur amour est fort, je leur dis si tu m’aimes en mariage et moi aussi, il y a une coutume dans notre famille à laquelle il faut que tu te soumettes. Elle consiste au fait que tu entretiennes des relations intimes avec mon petit frère. J’ai fait cela trois fois. Mais, il y en a, quand on entretient cette relation une seule fois, ça continue entre nous comme une relation amoureuse. Quelques fois, elles oublient le nom Mohamed Condé là et continuent avec moi. C’est le troisième cas-là qui n’a pas marché. Je me suis retrouvé dans un piège et je le regrette franchement. »
Si tu continues à m’insulter comme ça et si tu me laisses, je vais publier tes photos et tes vidéos
Pour le cas pour lequel il s’est fait attraper, il a déclaré qu’ils « avaient déjà entretenu des relations intimes. Mais elle n’a pas eu son BAC. Je la flattais sur Facebook sous le nom Mohamed canadien Condé là, en lui disant : lorsque je te disais qu’il faut prendre courage et aller à l’école, tu partais toujours dans les boîtes. Elle me disait que comme je ne pouvais pas l’encourager, que je ne faisais que la critiquer, d’arrêter comme ça. C’est ainsi qu’elle m’a bloqué. Sinon, en aucun jour, elle n’a douté de mon identité. Maintenant, je lui ai écrit sur mon deuxième compte qui est Ibrahima Camara, que je n’utilisais même pas. Je ne l’ai utilisé que pour elle. Je lui ai dit pourquoi tu m’as bloqué parce que je t’ai dit que tu n’as pas eu ton BAC? Elle m’a dit Oui. Elle a commencé à m’insulter, à insulter ma mère. Je lui ai aussi dit que si tu ne m’aimes pas, il ne faut pas insulter ma mère. Il ne faut pas aussi me bloquer. On peut arrêter comme ça. Elle a toujours continué. Et c’est à ce moment là je lui ai dit, si tu continues à insulter ma mère, tu sais que j’ai tes photos intimes. Mais lorsque je lui disais ça, je n’avais pas ses photos intimes. Mais je sais que si je lui dis ça, elle allait avoir peur. Je l’ai menacée. Mais je n’avais pas en tête que ça allait arriver là. Je l’assume! Je lui ai dit si tu continues à m’insulter comme ça et si tu me laisses, je vais publier tes photos et tes vidéos. Mais je n’avais pas ses photos. À ce moment, elle m’a dit OK. Je vais continuer avec toi et je vais continuer à faire votre coutume. Je lui ai dit non, je ne t’ai pas dit de faire notre coutume. Mais tu vas rester avec moi (…) Elle m’a donné rendez-vous vendredi, je lui ai dit que je n’ai pas le temps. On a convenu le samedi. Le samedi en question, on s’est rencontré dans un maquis qui est à côté de nous. On est allé, c’est là-bas, deux officiers sont venus me dire que je suis en état d’arrestation. C’est ainsi que je me suis retrouvé ici ».
Il y avait des filles qui m’envoyaient leurs photos…
À propos des autres photos retrouvées dans son téléphone par les agents, il nie avoir eu des relations intimes avec celles-là. « La trentaine de photos là, ça ce n’est pas sûr. J’ai quand-même des photos. Mais je n’ai eu de relations intimes qu’avec trois filles. Ça je l’assume. Mais tout de même des photos de certaines personnes. Il y avait des filles qui m’envoyaient leurs photos, quand elles m’écrivaient une à deux fois sans que je leur réponds. En me disant franchement mon frère, je veux que tu me maries. Il y a de ces photos qui ne sont pas enregistrées. Mais qui sont dans des conversations », a-t-il relaté.
A propos d’une victime qu’il devait dépuceler, le prévenu nie les faits. « C’est faux, elle me disait qu’elle était vierge. Mais elle ne l’était pas. Parce qu’une femme qui est vierge ne va jamais accepter ce genre de choses. Mais elle, elle m’a toujours mis la pression en me disant qu’on va faire, on va faire. Mais je ne lui ai jamais donné le temps », a-t-il dit.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com