Censure

La prédisposition quasi-naturelle à la Soumission de certains Guinéens (Par Mamadou Billo SY SAVANÉ)

En Guinée, dès qu’on a le pouvoir, quelle que soit la manière dont on y est arrivé, on devient aussitôt le plus « intelligent », le plus grand « stratège », le « sauveur », … Dans la foulée, ceux et celles qui sont opposés à un pouvoir rapté, sont tout d’un coup l’opposition « la plus bête du monde ». Si un membre de cette même opposition parvenait au pouvoir un mois après, un, ou deux ans, après, il devient aussitôt le plus « intelligent », le plus « brillant », le plus « stratège » des hommes et femmes politiques. Ainsi, Monsieur Alpha Condé aujourd’hui déchu, était naguère le « génie » politique auprès duquel les autres n’étaient que des « idiots » perdants. Après sa destitution souhaitée, il n’a jamais été qu’un « diabolique » politicien.

Mais il y a plus grave pour notre pays

1°. Ce sont les plus IGNORANTS, les moins FORMÉS qui prétendent débattre d’une QUESTION dont ils ignorent tout. Puisqu’ils sont violents, ils font imposer leur « solution » dont les conséquences sont systématiquement désastreuses. Et pour s’en sortir, ils rendent responsables des désastres qu’ils ont eux-mêmes provoqués, tous les autres. Ils ne sont jamais responsables de rien. Ce sont toujours Cellou Dalein DIALLO, Sidya TOURÉ,… L’opposition, ou des intellectuels, (surtout celui qui écrit ces lignes, c’est-à-dire moi. Je dois à la Côte d’Ivoire de HOUPOUET Boigny, et beaucoup à la FRANCE, ce que je suis devenu. Je ne dois rien à la Guinée, puisque ma famille n’a jamais appartenu à l’oligarchie pilleuse. Mes parents étaient des éleveurs illettrés montagnards. Je ne suis pas un HÉRITIER. Je ne dois qu’à la FRANCE) qui n’ont jamais été au pouvoir, ou qui depuis plus de vingt ans ne sont pas au pouvoir. Quelques rares fois, il leur arrive de dire presque secrètement que c’est le pouvoir actuel, maintenant déchu qui est l’une des principales causes. Par moment, et selon le contexte sociopolitique comme maintenant, ils deviennent des supplétifs clandestins de ceux et celles qui sont au pouvoir. En clair, ils exercent sur leurs voisins de quartier un pouvoir clandestin de type MAFIEUX, puisqu’ils n’ont aucune légalité. Ils sont protégés ou payés en cachette par le pouvoir officiel. Être ignorant, n’est pas un défaut rédhibitoire. Cela peut se corriger. Mais se prendre pour ce qu’on n’est pas et qu’on ne sera jamais, -c’est fréquent chez nous-, est presque un crime contre soi-même. Ainsi, à lire certains CV, tous les ministres et directeurs du gouvernement de la junte, sont des spécialistes mondiaux, de tout. Et pas seulement eux. Certains journalistes savent à peine écrire.

2°. Il y a chez certains GUINÉENS (Guinée-Conakry ), comme une prédisposition quasi-naturelle à la SOUMISSION au plus « riche » matériellement parlant, et au plus « fort », c’est-à-dire à celui qui a les moyens de répression illégitime, moyens acquis avec les ressources publiques.

EXEMPLE : un petit groupe ultra-minoritaire, appuyé par des éléments étrangers non africains, en tout cas pas de l’Afrique noire, s’empare du pouvoir, s’y installe comme s’il avait reçu un MANDAT CLAIR et FERME des Guinéens. Il transforme frauduleusement la joie des Guinéens d’avoir été débarrassés du pouvoir ILLÉGAL et ILLÉGITIME du fameux professeur, en une « adhésion » à sa personne.

Et ceux dont on pouvait attendre discernement, mesure et retenue, sont tout d’un coup devenus des thuriféraires intéressés d’une junte peu éduquée, ivre d’elle-même, et surtout DÉLOYALE. Ce qui est étonnant, c’est que les partis politiques REPRÉSENTATIFS (R.pécé, U.F.R., U.F.D.G., P.D.E.N.) et donc LÉGITIMES se sont eux-mêmes mis en état de subordination totale et directe à un petit groupe ultra-minoritaire, dépourvu de toute LÉGALITÉ, et de la moindre LÉGITIMITÉ. Tous ces faits me font penser à l’idée, qu’il y a peut-être chez certains Guinéens, une mentalité quasi-naturelle d’esclave.

Quelqu’un, parce qu’il a les armes de la Nation à sa portée, sort comme par magie une prétendue CHARTE de la transition. Il ne se trouve personne pour lui demander avec fermeté, des comptes. Qui a rédigé cette supposée « charte » ? Qui en a fixé le CONTENU ? Le même groupe ultra-minoritaire crée un C.N.T., désigne qui peut en être, affecte arbitrairement aux partis politiques par exemple, un nombre tout aussi arbitraire de « conseillers ». Chacun se bat pour être dans ce C.N.T. inutile. Il aurait été intéressant de poser la QUESTION de savoir, à partir de quelle position juridique institutionnelle LÉGALE parlent ces chefs du fantomatique C.N.R.D. ?

Pour conserver un pouvoir indu, le petit clan forme un « GOUVERNEMENT » d’HÉRITIERS, et d’héritiers d’héritiers. A de rares exceptions près, depuis son Premier Ministre lui-même héritier, jusqu’au dernier secrétaire général, ou Directeur et directrice, ce sont tous des Descendants des familles qui depuis 1958, à la date d’aujourd’hui, sont au pouvoir. Le Grand-père ou la Grand-Mère le transmet à son Fils ou à sa Fille, lesquels le transmettent à leur tour à leurs rejetons, et alliés d’affaires, ou parfois alliés matrimoniaux, et ainsi de suite. On appelle cela une OLIGARCHIE. Il n’y a pas si longtemps, je me rappelle avoir lu sous la plume d’un jeune compatriote, un bref mais percutant texte retraçant la généalogie de cette OLIGARCHIE. La pente naturelle, irrésistible d’une oligarchie, c’est de se transformer subrepticement en pouvoir mafieux violent. Pas par méchanceté, mais parce qu’elle a besoin de rester très longtemps au pouvoir. Cette durée leur permet de se faire passer pour propriétaires légitimes des IMMENSES CAPTATIONS réalisées aux dépens du pays tout entier. Ainsi, ils sont perçus comme « méritants », « entreprenants » alors qu’ils ont bâti des fortunes à l’ombre des pouvoirs successifs, et sous la protection déloyale de pouvoir judiciaire, militaire et policier qu’ils détenaient, et qu’ils détiennent toujours.

NB: J’ai regardé le débat organisé Par R.F.I., débat dirigé par le journaliste de la chaîne, Alain FOKA. Je n’ai pas compris l’acharnement que trois des quatre invités guinéens mettaient à soutenir la junte, sans jamais faire la moindre allusion à la durée de la transition. Puisque je suis un des acteurs de ce qui se passe politiquement en Guinée, je suis légitime à donner mon avis. Je le ferai la semaine prochaine. Au-delà de 8 à 10 mois, la transition n’est plus qu’une confiscation militarisée du pays par un groupe ultra-minoritaire.

Mamadou Billo SY SAVANÉ

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