Le CNRD a annoncé dans un communiqué le 30 novembre dernier, le retour du général à la retraite, Sekouba Konaté et du « commandant à la retraite » (sic) Moussa Dadis Camara. Ce vendredi, Me Jean Baptiste Jocamey Haba, l’avocat de ce dernier était l’invité de l’émission Cartes sur table de Ndimba radio (100.1).
Dès l’abord, Me Haba a tenu à préciser que son client contrairement au communiqué du CNRD, « est capitaine et il a toujours dit, et d’ailleurs depuis 2015, il avait écrit à toutes les autorités qu’il démissionnait de l’armée. Il était capitaine et je ne sais pas qu’il puisse avoir de grade après qu’il ait démissionné de l’armée. De toutes les façons, je n’ai ni la confirmation de cela, ni l’infirmation. Par contre, ce qui est certain s’il l’avait été, j’aurais été le premier à être au courant. Pour moi c’est une simple erreur ».
A en croire Me Jocamey Haba, l’ancien chef de la junte en 2009, a toujours voulu se mettre à la disposition de la justice de son pays : « Cela a été dit par lui, cela a été dit aussi par moi et cela a été constaté par tout le monde même s’il restait à Ouagadougou, mais c’est à Ouagadougou qu’il a été entendu. Il y a des mécanismes qui permettent aujourd’hui, quand un procès doit se tenir, de lui faire venir et d’ailleurs très rapidement. Donc, le fait qu’il soit ici n’a pas d’incidence sur la tenue du procès et c’est d’ailleurs son vœu le plus ardant. Si cela peut aider pour qu’on aille plus vite, qu’on aille vite. Parce que je précise encore une fois, après la présidence, il y a une autre vie, mais le président Dadis a besoin d’avoir une paix intérieure. Le président Dadis évite que les gens se servent toujours de ce problème, de ce procès du 28 septembre qui n’est pas encore tenu pour le garder dehors et en faire une épée de Damoclès sur sa tête alors que, comme je vous le dis, c’est un dossier vide à son égard… »
Sur la question de savoir s’il rencontrait des difficultés d’avoir accepté d’être l’avocat du président du CNDD, Me Haba se rappelle encore de sa mésaventure de 2015.
« J’ai tout le temps des problèmes. D’ailleurs, rappelez-vous que le 11 février 2015, j’ai failli être tué, j’ai été attaqué à Conakry. J’ai reçu à plusieurs reprises des menaces depuis très longtemps, et je continue de les recevoir. Mais je viens de vous dire quand on est avocat, on a accepté d’être courageux, on a accepté d’aller confronter tout, et c’est justement ce qui fait la noblesse de notre métier. Et toutes ces menaces, tout ce qui n’a rien à voir avec le dossier qui viennent peut-être pour décourager tel ou tel, je peux vous assurer que ce sont des choses qui ne peuvent m’atteindre ni directement ni indirectement. Donc, ceux qui sont à l’origine de cela comprennent qu’en réalité, ils ne feront que perdre leur temps », a-t-il expliqué.
Selon lui, Dadis est accusé des faits qui ne sont pas extraordinaires, c’est juste parce qu’ils revêtent « un caractère particulier en raison même de la personne du client. C’est vrai que les faits comme tels, nous avons déjà l’habitude de défendre des dossiers pour les mêmes faits. Et les faits qui lui sont reprochés, ce sont des faits de meurtre, d’assassinat, d’incendie volontaire, d’abstention délictueuse ainsi de suite. Mais nous défendons des personnes tous les jours devant les tribunaux criminels de temps en temps pour ces mêmes faits. Mais encore une fois, la particularité de son cas, est bien sa personnalité, il est un ancien chef d’état qui, à un moment donné de l’histoire de notre pays a occupé la plus haute fonction du pays, c’est donc, normal qu’en le défendant qu’on soit non seulement fort moralement et physiquement mais qu’on soit aussi prêts à braver tout et de ce point de vue, je vous garantis que j’ai vraiment la tête sur les épaules, a-t-il conclu.
Thierno Abdoul Barry pour Guinée7