Censure

Parenthèse. La CRIEF étale sa toile d’araignée (Par Top Sylla)

Comme il fallait s’y attendre, le président du CNRD, assurément, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin, dans sa volonté exprimée de faire de la lutte contre les prédateurs de l’économie nationale une priorité.

Ainsi, à la suite de la création de la CRIEF, la Cour de répression des infractions économiques et financières, ce sont les attributions de la fantomatique Haute cour de justice qui viennent d’être dévolues à celle-ci, par le biais d’une ordonnance signée du colonel Doumbouya.

Plusieurs fois annoncée mais jamais devenue réalité, cette Haute cour de justice était pourtant la seule compétente pour juger d’une part le président de la république en cas de haute trahison, et de l’autre, le Premier ministre et les membres du gouvernement pour des délits et crimes commis pendant ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.

La conséquence, entre autres, de ladite ordonnance ? Les immunités et privilèges de juridiction reconnus à ces personnalités de premier plan ne sauraient dorénavant prospérer et les soustraire à une éventuelle comparution devant la CRIEF.

Bravo l’artiste ! Hourras pour le Zorro national ! L’applaudimètre a dû monter encore de plusieurs décibels.

Surtout qu’en plus, le champ d’action de la CRIEF ne semble pas avoir de limites dans le temps.

C’est depuis l’indépendance en 1958  jusqu’à la fin de la présente transition. Autrement dit une période à propos de laquelle, même l’extra lucide Mme Soleil, aidée de sa boule de cristal, donnerait certainement sa langue au chat si on lui demandait d’en prédire la durée.

Pendant ce temps, d’aucuns se demandent pourquoi le nouveau et seul maître à bord après Dieu, n’a pas daigné laisser le soin à l’organe  législatif de la Transition de prendre ou d’entériner ce genre de changements.

Sans vouloir faire un jeu de mots, on pourrait se demander si cette tare dans les gènes de toutes ces lois, qui semblent germer de la seule personne du chef, ne risquent pas sur le tard de provoquer plus que de la gêne.

Au fait, dans la dynamique de promouvoir la vertu afin de prévenir le vice, le président de la Transition, le Premier ministre et les membres du gouvernement ne devraient-ils pas commencer par faire la déclaration de leurs biens ?

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