Me Pepe Koulemou, président du parti ARN, dans une réunion qui a mis les acteurs politiques guinéens face au ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé a largement dénoncé le manque d’échange entre le CNRD et la classe politique.
Il est largement revenu sur l’importance des politiques dans cette transition. « Nous nous rendons compte que vous, votre département monsieur le ministre et le CNRD ont du mépris pour les partis politiques. Soyons clairs entre nous. Nous sommes tous des Guinéens. Quand nous nous retrouvons, c’est pour dire des choses sérieuses. Parce que l’histoire de la Guinée ne concerne ni les membres du gouvernement ni les membres du CNRD, mais ça concerne tout le peuple de Guinée. Nous nous rendons compte que nous autres de la classe politique, que depuis la tentative d’entretien que nous avons eu avec monsieur le président de la République, il n’y a en plus jamais eu. Nous nous rendons compte que quand nous parlons de la transition, les membres du CNRD estiment que c’est leur affaire à eux seuls. Ce qui n’est une réalité. Parce que nous devons passer de l’armée aux civils. Par conséquent, vous devez nous associer, parce que oui, nul n’est Guinéen plus que l’autre. Lorsque nous nous retrouvons, nous nous rendons compte que monsieur le ministre vient de dire tout à l’heure que c’est le seul gouvernement au monde depuis que le monde est mode, quand l’armée prend le pouvoir qu’il fasse un gouvernement civil. Mais ce n’est pas la composition du gouvernement qui est le problème. Les actes que le gouvernement pose, c’est ce qui nous intéresse. Et pour que la transition soit apaisée, il faut que nous y prenions part parce qu’en Guinée quand nous parlons de la chose publique. Le pouvoir que vous exercez aujourd’hui, appartient au peuple de Guinée. Par conséquent, nous autres classe politique, puisqu’après tout c’est nous qui devons aller aux élections. Pourquoi nous écarter de cette transition ? Pourquoi nous négliger ? et quand on se retrouve, on est venu pour vous dorloter. On n’a pas à nous dorloter. Parce que la Guinée nous appartient tous. Nous devons parler de manière claire comme le président aime à le dire lui-même. Vous devez nous prendre au sérieux. Dieu merci aujourd’hui, la classe politique s’est retrouvée, il y a l’entente et l’harmonie qui s’installent entre nous. Et c’est pourquoi, étant soucieux de la paix dans notre pays, nous n’avons pas besoin de l’exemple malien, c’est le plus mauvais exemple. Lorsqu’on ferme les frontières, croyez-moi, c’est le peuple qui va souffrir. Ce ne sont pas les membres du gouvernement qui sont en train de gérer la chose publique. Nous ne voulons pas ce mauvais exemple en Guinée. Nous voudrions bien qu’à travers l’entretien que nous devons avoir dans le futur, que monsieur le ministre soit un interprète fidèle auprès du président de la République, le Colonel Mamadi Doumbouya et tous les membres du CNRD à l’effet de nous prendre au sérieux. On a même l’impression que même les couturiers sont plus considérés que les hommes politiques. Quelques fois, on appelle les couturiers, les artistes… la question de la transition n’est pas là. Elle est ailleurs. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com