Depuis le 9 janvier, la coupe d’Afrique de football est lancée au Cameroun. À Yaoundé, Douala, Bafoussam et autres Limbé, c’est l’heure des empoignades, et chacun des pays qualifiés – 24 au total -, se bat pour hisser le plus haut possible l’étendard national.
Des équipes, comme pour se rendre plus intimidantes, se sont affublées de noms d’animaux pouvant être féroces, dangereux ou tout simplement rusés. Aussi, assiste-t-on à de rudes affrontements entre des félins (Panthères, Lions indomptables, de l’Atlas ou de la Teranga) et des rapaces (Aigles du Mali, de Carthage ou du Nigeria), si ce n’est entre pachydermes (Éléphants éburnéens, Syli guinéen) et reptiles (Crocodiles du Nil, Scorpions).
Il y a également des requins qui seraient bleus (mais pas de peur,) qui nous viennent des îles du Cap-Vert et des Lycaons plus farouches que nos chiens domestiques, prêts à sortir les crocs pour défendre les couleurs de la Guinée Bissau.
A côté, on retrouve des noms d’animaux plus sympathiques, à l’image des Antilopes d’Ethiopie qui courent aussi vite que les Étalons burkinabé, mais tous deux ne pouvant certainement revendiquer l’ancienneté du Coelacanthe, ce poisson qui a décidé, alors qu’on le croyait disparu à jamais, de réapparaître aux larges des Comores.
Même s’ils représentent un peu l’exception qui confirme la règle, d’autres teams ont préféré avoir la tête dans les nuages, sous la forme d’un éclair équato-guinéen, le « N’zalang national », ou de rester simplement des bipèdes qui en veulent, sous les traits de guerriers botswanais ou une équipe de Pharaons footeux.
La CAN, c’est en somme une jungle ludique où, comme la formule le voudrait, la loi du plus fort s’impose.
Seulement, dans cette jungle-là, les plus forts ne sont pas forcément ceux que l’on attend. Ainsi, voir un Scorpion gambien tenir tête à un Aigle malien n’a rien d’étonnant. Pas plus que d’assister au foudroiement de rusés renards des sables, les Fennecs d’Algérie, pourtant jusque-là détenteurs du titre de champions d’Afrique, par un simple éclair venu de Malabo.
Notre Syli à nous en sait quelque chose, sans doute. Après avoir éteint d’un coup de patte les Flammes Malawites, et tenu en échec des Lions sénégalais, il est vrai à peine plus terrifiants que des chatons, ses défenses ont fini par céder devant l’assaut des « Warriors » zimbabwéens, qui ont semblé connaître un rayon en matière de braconnage. Cependant, on peut toujours rêver, parce que c’est connu : un Éléphant, ça trompe !
En fin de compte, personne ne songerait à se plaindre de cette grand’messe du foot africain. Avec tout ce suspense, ces rebondissements, ces coups de théâtre, on est vraiment aux anges.
C’est ça aussi la magie de la CAN.
Parenthèse est une chronique de l’émission « Cartes sur Table » sur Ndimba radio (100.1), à partir de 10 h du lundi au vendredi.