Il y a trois jours, Dansa Kourouma, le président controversé du Conseil national de la transition (CNT) [organe législatif créé par la junte au pouvoir en Guinée], a écrit ceci sur sa page facebook : « J’ai été heureux de recevoir ce jour, des émissaires du Groupe Bouygues, une entreprise française présente dans plus de 80 pays, et évoluant dans les secteurs de la construction, des télécoms et des médias. Cette rencontre se tient dans le cadre de leur séjour d’identification d’opportunités de partenariat et de financement des projets en Guinée, en cette période de transition. Bon séjour à nos hôtes, en terre guinéenne. »
La question ? Que cherche le groupe dirigé par Martin Bouygues dans un pays où il y a cinq mois les institutions républicaines ont été remises en cause par un putsch militaire ? On sait que les régimes de transition attirent des investisseurs le plus souvent peu recommandables. Mais le groupe structuré autour de trois activités : la construction avec Bouygues Construction, Bouygues Immobilier et Colas, les télécoms avec Bouygues Telecom et les médias à travers le groupe TF1 ; est coté en bourse avec la particularité d’être au sein du CAC 40, la première société par son actionnariat salarié, avec 20,3 % du capital et 27,4 % des droits de vote détenus par des salariés.
Par ailleurs, certains observateurs estiment que le groupe Bouygues a rencontré Dr Dansa Kourouma, réputé être proche parmi les proches de la junte au pouvoir à Conakry, pour s’attirer les faveurs de celle-ci. Parce que rencontrer les investisseurs ou des hommes d’affaires n’est pas un objectif assigné au président du CNT, organe qui, selon la charte de la Transition doit exclusivement se consacrer à
- Elaborer et soumettre pour adoption par référendum le projet de constitution
- Elaborer, examiner et adopter les textes législatifs
- Suivre la mise en œuvre de la feuille de route de la Transition
- Contribuer à la défense et à la promotion des droits de l’homme et des libertés publiques
- Contribuer à la réconciliation nationale
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com