Nommé le 07 décembre 2021, par le Président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya, à la tête de la SONAP, une société qui doit sa naissance à la fusion de l’office national des pétroles (ONAP) et la société nationale d’importation des pétroles (SONIP), le nouveau DG de la SONAP n’est pas un novice dans le secteur. Les questions pétrolières lui sont familières.
Dans une émission télévisée accordée à la RTG et à Djoma TV, au cours de laquelle les dirigeants d’entreprises du monde mettent en exergue leurs visions, le Directeur général de la SONAP, a expliqué sa vision de la gestion de cette importante direction. Lisez plutôt :
Quelle est la mission de la SONAP ?
-Amadou Doumbouya : La SONAP est une structure placée sous la tutelle de la présidence de la republique, elle est chargée de gérer le secteur pétrolier aussi bien en amont, où nous promouvons la recherche pétrolière afin d’aboutir à un développement de l’exploration, qu’en aval où nous avons désormais le monopole de l’importation des pétroles.
Nous sommes chargées de ravitailler les secteurs stratégiques de l’Etat comme l’EDG et la SEG. C’est aussi le véhicule par lequel l’Etat passe pour prendre des participations dans les projets d’infrastructures pétrolières comme celui de la construction de la raffinerie et des centres de stockage.
À votre prise de fonction en décembre dernier, vous avez mentionné le retard accusé dans le domaine de l’exploration. Vous nous avez confié que vous êtes l’un des piliers, où une des priorités du chef de l’Etat, le colonel Mamady Doumbouya. Pouvez-vous revenir sur ce domaine de l’exploration ?
Amadou Doumbouya : Vous savez, nous aimons dire que la Guinée est en retard par rapport aux autres pays.
Pourquoi ? Lorsque nous prenons tout de suite le cas du Sénégal, par exemple. Ce pays a fait sur son offshore plus de 65 000 km2 de 3D. Et maintenant faisons une comparaison avec la Guinée.
La Guinée a fait presque 15 000 km2 sur 80 000 km2.
Donc vous voyez la différence ? nous avons encore 65 000 km2 en 3D inexplorés.
Bien sûr nous avons fait des études sismiques 2D.
Et comme je vous ai mentionné une fois dans une de nos causeries, le colonel Mamadi Doumbouya chaque fois qu’on a un entretien, son souci principal c’est le développement de la recherche pétrolière.
Donc pour cela, qu’est-ce que nous comptons faire en tant que SONAP pour rattraper ce retard ?
Avec le département technique et certains de nos partenaires nous sommes en train de travailler sur un projet. Ce projet vise aussi bien l’offshore que l’onshore.
Sur l’offshore, nous sommes conscients que nous avons beaucoup d’espace inexplorés en 3D.
Le 3D est très important pour attirer les partenaires aujourd’hui. Parce que c’est comme si je vous dis tout de suite j’ai une voiture de marque Mercedes, mais sans vous donner plus de détails.
Le 3D permet au moins d’être un peu plus précis en apportant par exemple le modèle . Donc nos départements techniques, certains de nos partenaires, sont en train de travailler sur comment nous pouvons faire une cartographie sismique 3D sur l’offshore et sur l’onshore. Nous avons aussi une région qui a l’air très intéressante. C’est le bassin de Bowé à Boké, nous avons le bassin de Taoudéni entre Gaoual et Siguiri. Ce sont deux parties que nous visons beaucoup. Nous voulons faire des lignes sismiques, mais en 2D. Cette fois-ci pour 10 000 Km.
Bien sûr que tous ces projets seront soumis au Président de la transition pour validation, lui qui ne cesse d’ailleurs de nous apporter son soutien et ses encouragements dans toutes nos démarches car il est conscient qu’un secteur pétrolier fort peut constituer le socle du développement énergétique de notre pays.
Comme nous parlons de pétrole, aujourd’hui l’Emirat de Dubaï a découvert le pétrole depuis 1930. Aujourd’hui l’exposition universelle se tient dans ce pays.
Comment comptez-vous mettre à profit l’exposition universelle pour la SONAP surtout dans le cadre de l’investissement dans le secteur pétrolier ?
Amadou Doumbouya : Vous savez lors que nous avons appris la tenue de Guinée Investment Forum à Dubaï, nous étions très contents au même titre que nos partenaires.
Pour preuve ces partenaires se sont mobilisés pour nous aider à envoyer une très grande équipe de la SONAP ici, dans tout le confort nécessaire. Ils savaient que c’est à Dubaï que nous pouvons trouver des gens qui savent ce que nous avons enduré et ce que nous voulons faire aussi bien en amont qu’en aval. Parce qu’ils étaient comme nous avant. C’est-à-dire un pays qui n’avait pas de pétrole, mais qui a mené des recherches pour en explorer. Ils sont aussi conscients d’une chose, même si vous avez la volonté technique et financière, la volonté administrative et politique est très importante.
Aujourd’hui en participant à cet événement, est-ce que c’est une manière d’avoir des expériences, d’échanger, et d’avoir des partenariats avec des investisseurs étrangers notamment ceux de Dubaï ?
Amadou Doumbouya : Exactement. Et pour preuve, j’étais dans une réunion avec certains partenaires qui nous ont appelés à cet effet.
Lorsqu’ils ont appris que la SONAP est ici, ils nous ont appelés pour pouvoir s’entretenir avec nous. Parce qu’ils ont des connaissances vagues sur la Guinée, et voulaient être éclairés sur les opportunités dans le domaine pétrolier en Guinée .
D’ailleurs c’est quelque chose sur lequel notre département des systèmes d’informations va travailler davantage.
Il faut que nous vulgarisions d’avantage des informations utiles pour les partenaires.
En tout cas ils étaient très intéressés à tel point qu’ils étaient tout pressés de venir en Guinée pour approfondir les discussions.
En Guinée, les dépôts de stockage de pétrole sont en plein centre-ville. Ce qui constitue un danger pour la sécurité des populations environnantes.
Un projet important de délocalisation des dépôts du centre-ville vers Moribayah est en cours d’exécution, la phase d’étude de faisabilité est pratiquement à terme.
Un autre projet, de délocalisation et d’extension du dépôt de Kankan verra démarrer ses études de faisabilité dans les prochains mois. Ce dépôt permettra d’absorber une bonne partie de la consommation en produits pétroliers de la République du Mali.
Propos décryptés par le service de communication de la SONAP