Le Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) avait promis à la mission de la Cour Pénale Internationale en novembre 2021, la tenue du procès sur les massacres du 28 septembre au plus tard à la fin du 1er trimestre 2022. A un peu plus de 3 semaines de cette deadline, tout porte à croire que cette date ne sera pas respectée.
L’Organisation Guinéenne de Défense des droits de l’Homme et du citoyen ‘’OGDH’’, l’une des organisations qui suivent de près ce dossier, à travers son vice-président, Maître Alpha Amadou ‘’DS’’ BAH, nous déclare que la Cour Pénale Internationale saura apprécier la démarche des autorités. « La CPI avait donné un délai à la Guinée, délai probablement qui ne sera pas respecté, je pense qu’il appartiendra à la CPI d’évaluer la situation, tirer les conséquences et si elle estime que le gouvernement guinéen est de mauvaise foi, dans ces conditions ; elle sera peut-être dans l’obligation de demander l’ouverture d’une enquête pour le cas du 28 septembre. Mais si la CPI estime que les moyens développés par la Guinée notamment pour la finition du bâtiment sont fondés peut-être qu’elle va accorder un petit moratoire à la Guinée afin que notre pays prouve sa bonne foi quant à l’organisation de ce procès », dit-il.
Ensuite, le vice-président de l’OGDH, Maître Alpha Amadou ‘’DS’’ BAH semble connaître les raisons du probable report de l’ouverture du procès. « Le problème aujourd’hui, c’est le bâtiment qui doit abriter le procès. Le comité de pilotage qui avait été créé, il y a quelques années, avait retenu la salle actuelle de la cour d’appel comme lieu devant abriter le procès. Mais récemment, le gouvernement a décidé que le cadre n’était pas adéquat et qu’il fallait attendre que le bâtiment de la cour d’appel qui est en construction soit achevé avant de programmer le procès. Je pense que c’est une question de logistique qui normalement devrait être surmontée dans les prochaines semaines en tout cas si la volonté du gouvernement est au beau fixe », enchaîne-t-il.
Avant de clore ses propos, le vice-président de l’OGDH pense qu’un éventuel report du procès passerait très mal aux yeux des victimes. « Y a de l’angoisse au niveau des victimes parce que ce délai du premier trimestre était déjà ancré dans la mémoire de tous. Cela avait suscité beaucoup d’enthousiasme et d’espoir. Maintenant que ce délai ne sera pas tenu, je pense que nous sommes en train d’observer et nous allons évaluer au fil du temps qu’est ce qui sous-tend ce retard. Et ensuite peut être entreprendre des dispositions parce qu’il n’est plus question d’attendre indéfiniment que cette affaire ne soit pas jugée parce que le dilatoire a caractérisé le régime d’Alpha Condé quant à la tenue de ce procès. Nous n’accepterons pas que ce dilatoire se poursuive avec les nouvelles autorités », alerte-t-il.
Thierno Abdoul Barry pour guinee7.com