Censure

Justice. La méthode fait tilt et fait ‘‘Crie(r)f’’

Le service de presse du ministère de la Justice, a très tôt ce matin, informé de la tenue de la première conférence de presse de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), ce mardi 15 mars 2022. Selon ce service, il sera question de rappeler : -le contexte dans lequel la CRIEF a été créée ; -les attributions et le fonctionnement de la CRIEF ; mais aussi faire l’état de l’avancement des dossiers pendant devant cette Cour…

Cette cour, on va dire, est spéciale en tout. Surtout par ses méthodes. Récemment, la presse a révélé que la Cour a fait envoyer une liste d’anciens ministres soupçonnés de détournements présumés de deniers publics, corruption, samedi 5 mars 2022, chez l’ancien Premier ministre Kassory Fofana. Comme si Kassory était le tuteur de ces ministres qui, -est-il besoin de le rappeler ? -sont tous des adultes.

Des gaffes ? La CRIEF semble en faire chaque jour un peu plus. Un autre exemple : L’enquête ouverte à la gendarmerie contre les membres du gouvernement d’Alpha Condé à la demande du procureur spécial, Aly Touré, semble poser un nouveau principe de droit : la présomption de culpabilité. Ce que certains pourraient qualifier à juste titre de « chasse aux sorcières » pose un véritable risque sur les décisions de justice issues de cette procédure.

En effet, ceux qui seraient condamnés dans cette procédure peu orthodoxe pourraient tenter de casser le jugement rendu devant les juridictions nationales ou internationales (dont la Cour de Justice de la CEDEAO) sur la base de la violation de leurs droits dans la démarche mise en œuvre. Au lieu de refiler la « patate chaude » à la gendarmerie pour aller à la pêche aux dossiers ou pour salir ceux qui n’auraient pas commis de crime, la CRIEF ferait mieux de se doter des ressources humaines nécessaires pour l’établissement des faits qui doivent précéder les chefs d’accusation dont la publication en fanfare dans la presse ne peut que masquer (temporairement ?) les failles dans la procédure.

Espérons que la conférence de presse du jour va annoncer un changement de méthodes pour donner plus de crédit à la CRIEF.

Par Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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