Le dossier « Nabayagate » impliquant l’ancienne ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, Zenab Nabaya Dramé, est l’un des premiers dossiers que le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières ( CRIEF) a instruits. En première comparution devant la chambre d’instruction, Ismaël Dioubaté, ancien ministre du Budget et Evelyne Fola ex DAF du ministère de l’Enseignement technique ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt. Tibou Kamara, ancien conseiller personnel d’Alpha Condé, a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire dans le même dossier.
« Ils disent que la Crief a entendu beaucoup de personnes surtout les premiers dossiers. Tibou a été entendu et a été placé sous contrôle judiciaire. M. Ismael Dioubaté et Dame Evelyne Fola ont été également inculpés devant la Crief. Dans le même dossier les deux ont été placés sous mandat de dépôt tandis que Tibou a été placé sous contrôle judiciaire. Pourquoi c’est deux poids deux mesures ? C’est peut-être un langage journaliste et nous, nous ne l’entendons pas sous cet angle. Encore que c’est un dossier que le parquet a reçu du Tribunal de première instance de Kaloum », a rappelé Aly Touré, procureur spécial près la CRIEF.
« Vous savez que l’ordonnance qui a créé la Crief a dit que lorsque des dossiers relevant de la compétence de la Crief sont pendants devant les juridictions des droits communs sur réquisitoire du procureur de ce tribunal, les dossiers sont transmis au parquet pour être traités au même niveau de jugement. C’est à dire si c’est au niveau du jugement ça vient directement au parquet. Quand c’est au niveau de l’instruction ça va directement au niveau de la chambre d’instruction de la Crief. Quand c’est au niveau des appels ça va directement devant la chambre des appels. Quand c’est au niveau de jugement au niveau des juridictions des droits communs quand ça vient à la Crief ça continue à la chambre de jugement. C’est l’équivalence établit entre les juridictions des droits communs et la Crief pour cette phase transitoire », soutient-il.
Le dossier de Evelyne Mansaré, Tibou Kamara et Ismael Dioubaté dans l’affaire « Nabayagate », selon le procureur, « est venu à la phase de l’instruction. Nous avons saisi la chambre de l’instruction qui les a interrogés en première comparution et les a inculpés. En fonction des réalités du dossier, la chambre a estimé que M. Tibou Kamara devait être placé sous contrôle judiciaire compte tenu des charges qu’ils ont constatées dans le dossier. Ismaël et Evelyne ont été placés sous mandat », s’est justifié Aly Touré.
Ensuite, il fait observer que « dans la demande de notre réquisitoire que nous avons formulé devant la chambre de l’instruction, nous avons dit que ces trois devaient être détenus de façon préventive. Mais les magistrats de siège sont indépendants, ils ne sont pas liés par ce que nous leur demandons. Ils peuvent aller dans le sens de notre demande tout comme ils peuvent prendre le contrepied. C’est ce qui s’est passé. Nous n’avons pas d’ordre à donner à la chambre de l’instruction. C’est elle qui a estimé que Tibou devait être placé sous contrôle judiciaire et les deux autres en détention ».
Bhoye Barry pour guinee7.com
00224 628 705 199